Le tribunal criminel près la cour de justice de Tiaret a rendu, à la fin de la semaine écoulée, son verdict dans l'affaire de l'assassinat, à la fin du printemps dernier, d'un ressortissant malien, en prononçant des peines allant de 7 à 15 ans de réclusion criminelle à l'encontre de quatre personnes. La genèse de ce drame remonte au 12 mai 2009, quand Y. D., un citoyen résidant à la cité El-Manar, à Tiaret, lequel, accompagné de son fils, s'est rendu au commissariat de la ville pour alerter les hommes de loi quant à cette scène étrange dont ils étaient témoins quelques instants auparavant. “Nous avons vu un homme de couleur, avec une corde au cou, qui criait au secours à partir d'une petite fenêtre de la salle de bains d'un appartement d'en face”, avaient-ils, selon l'arrêt de renvoi de la justice, affirmé aux policiers. Après quoi, les hommes de loi se dépêchèrent sur les lieux pour découvrir le corps inerte du jeune Malien qui avait les mains ligotés derrière le dos et présentait des traces apparentes de violence. Interpellé, le propriétaire de l'appartement où a eu lieu le drame, F. A., avait reconnu avoir abrité la victime, un jeune homme de nationalité malienne qui se prénommait Ali. Dans sa déposition, ce dernier avait réitéré avoir connu la victime qui, selon ses dires, l'avait abordé auparavant pour lui proposer une “affaire” de transaction de faux billets en coupures de 1 000 DA qu'il avait acceptée. Mais, au moment de concrétiser le marché, Ali avait pris une importante somme d'argent avant de s'éclipser pour ne plus donner signe de vie. Ayant vainement cherché après lui, son acolyte, D. K., lui avait promis de le lui ramener sain et sauf. Chose qu'il avait concrétisée puisqu'il avait réussi à retrouver la victime qu'il mettra à la merci de F. A. Lors du procès, le principal accusé, F. A., ainsi que ses cinq complices n'ont pas nié ce qui s'est passé tout en tentant de se disculper en faisant croire au juge que leur intention était juste de corriger Ali pour sa trahison. “Cet homme n'est pas mort suite à un coup sec, mais après avoir subi des sévices corporels, comme le montre l'examen médical, et après avoir été soigneusement ligoté. Vous aviez tout le temps de réfléchir aux conséquences de cet acte, d'autant plus que vous auriez pu le remettre aux services de sécurité pour le punir”, maintenait le magistrat qui avait retenu l'association de malfaiteurs et la préméditation du crime. Après avoir entendu les auditions et les témoignages, l'avocat général, représentant du ministère public, avait, après un long réquisitoire, requis la peine capitale à l'encontre du principal accusé, F. A., et ses principaux complices répondant aux initiales de B. M., A. M. et D. K., tout en laissant le soin au tribunal de statuer sur le sort des autres inculpés, B. M. et L. A. Après les délibérations, et en retrait de la réquisition prononcée par ce dernier, le tribunal a statué sur les peines respectivement de 15, 7, 10 et 8 ans de réclusion criminelle à l'encontre des quatre premiers cités alors que les deux autres ont été relaxés.