Le 3e congrès de la Fédération nationale des travailleurs de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a été émaillé par des confrontations, parfois musclées, entre partisans et opposants au secrétaire général sortant, qui a été reconduit, en fin de parcours, à la tête de l'instance syndicale. Le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a saisi l'occasion pour dénoncer la grève des enseignants de l'éducation nationale. “Nous avons dépassé l'ère des grèves. C'est par le dialogue que nous réglons les problèmes”, a affirmé tout de go le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, lors de son intervention devant les congressistes des 3es Assises de la fédération nationale des travailleurs de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, tenues jeudi dernier à l'hôtel Riad de Sidi-Fredj, en présence du ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, ainsi que des directeurs généraux de Mobilis, Algérie Télécom et Algérie Poste. “Nous n'avons pas le droit, en tant que syndicalistes, de prendre en otages les travailleurs… et les enfants”, a-t-il enchaîné, en ne laissant aucun doute sur la cible de ses attaques. Il a ajouté que l'UGTA est “une organisation syndicale responsable qui fait la part des choses (…) Désormais, la stabilité doit être le vecteur de notre action. Toute revendication est légitime, mais elle doit être menée avec sagesse”, a-t-il soutenu. Anticipant certainement les critiques quant à son positionnement clair contre une démarche entreprise par les syndicats des travailleurs de l'Education nationale, dans le but d'obtenir une revalorisation des salaires et de meilleures conditions socioprofessionnelles, le patron de la Centrale syndicale a certifié que ces méthodes sont payantes, puisqu'“à chaque fois que nous présentons une revendication au gouvernement, elle est satisfaite”. Il avait, auparavant, joué au pompier en tentant d'éteindre le feu de la contestation avant qu'il n'embrase les troisièmes assises de la puissante fédération UGTA des PTT. Dès l'entame du congrès, et sous le regard surpris du ministre et des dirigeants des trois entreprises du secteur, des congressistes ont manifesté leur volonté de reconduire le secrétaire général sortant de la fédération, Mohamed Tchoulak, dans ses fonctions, en l'ovationnant fortement. La fièvre montait au fur et à mesure que des voix discordantes révélaient leur opposition à ce choix. À ce titre, Abdelmadjid Sidi-Saïd a déclaré que tout mouvement syndical a besoin de l'union de ses membres. “Arrêtez de vous comporter en ennemis”, a-t-il lancé comme dans un geste d'apaisement, sans manquer de fustiger ceux qui l'interrompaient sans cesse. “Celui qui ne veut pas m'écouter, tant pis pour lui.” Bien qu'il ait recommandé de mener les travaux du congrès dans la transparence et en toute démocratie, le secrétaire général de l'UGTA et bon nombre de membres du secrétariat national ont donné leur préférence à la réélection de Mohamed Tchoulak, lequel est à la tête de la fédération depuis 1991. Beaucoup de syndicalistes se sont portés candidats à ce titre. Mais le jeu de coulisses a été gagné par les partisans du secrétaire général sortant qui a remporté les élections. La nouvelle direction de la fédération – à peine remaniée à vrai dire — devrait entamer dès ce dimanche les négociations autour des conventions de branches dans les quatre entreprises du secteur, à savoir Mobilis, Algérie Télécom, Algérie Poste et TV Satellite. Par ailleurs, lors de son discours à l'ouverture du congrès, le ministre des Postes et des TIC a signifié l'impératif de “relever les défis et les enjeux imposés par les nombreux et importants chantiers entamés dans le cadre de la politique de développement national”. Insistant sur l'élaboration et la mise en œuvre de la politique nationale d'édification de la société d'information et d'établissement d'une économie numérique, il a affirmé qu'à “travers l'exploitation d'équipements modernes dans les entreprises de production, nous aspirons à ce que la part de l'industrie des TIC atteigne les 5 % du produit intérieur brut (PIB) à l'horizon 2013”.