RESUME : Maya offrit à son père un cadeau et prétendit que c'était Samia qui le lui envoyait. Mais Djamel n'est pas dupe. Il connaît trop la fierté de Samia. Mais peut-être avait-elle changé ? 84eme partie Djamel cherche une chaise des yeux, et s'empresse de s'asseoir. Trop d'émotion dans la même soirée risque de lui nuire. Il contemple encore la montre puis relève les yeux et regarde Maya en face. - Dis-moi la vérité Maya, est-ce réellement ta maman qui l'a achetée pour moi ? Maya prend cet air sérieux qui la faisait paraître plus vieille que son âge réel et lance : - Si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à le lui demander. Et comme tu ne m'as pas cru apparemment, je n'ai plus qu'à partir. Elle fait mine de se lever et Djamel saute sur ses deux pieds pour la retenir. - Mais où comptes-tu aller comme en pleine nuit, petite folle ? Tu oublies que chez nous, les femmes ne sortent pas seules la nuit. - Tant pis, je ferai une exception à la règle. - Tu ne feras rien du tout. Je t'interdis de mettre les pieds dehors. Et puis tout d'abord tu n'as rien vu de la maison. N'aimerais-tu pas visiter le royaume de ta petite enfance ? - Oh si, s'écrie Maya. Oh si ! Oh papa ! Comment peux-tu être aussi méchant et m'empêcher de voir mon ancienne chambre d'enfant. Djamel sourit : - Je t'ai eue, hein Maya ? Mais je veux d'abord savoir qui a acheté ce beau cadeau pour moi. - C'est maman, répondit Maya d'une voix de ténor et d'une assurance telle que Djamel comprit qu'il n'obtiendrait rien de plus d'elle. Il met la montre à son poignet gauche puis tendit son bras à Maya. - Ta mère m'a toujours offert de beaux cadeaux Mais le plus beau et le plus précieux de tous, c'est bien toi. Je ne cesserais jamais de le répéter. Enfin, remercie-là tout de même pour moi. Je suis vraiment ému qu'elle ait pensé à moi. Maya sourit. - Eh bien en retour, je veux tout de suite visiter l'appartement où vous avez vécu ensemble durant de longues années. Djamel lui prend le bras. - Viens, ma chérie. Rien n'est trop beau pour toi ce soir. Tu m'as rendu tellement heureux Il lui montre les escaliers et Maya le précède. Le décor rustique et les plantes qu'elle découvre au seuil de la porte de l'appartement la laissent pantoise. Elle s'avance sur la pointe des pieds comme pour ne pas déranger les fantômes du passé. Djamel donne la lumière dans l'entrée et les lieux reprennent vie. Il pousse doucement Maya devant lui. Il la sentit hésitante et tremblante. Alors, il lui entoure les épaules de son bras puissant et l'entraîne dans le grand salon. Des photos étaient disposées sur une grande et large bibliothèque. Elle reconnut facilement certaines. Des doubles de celles que sa mère avait emportées avec elle. Cependant, il y avait beaucoup d'autres clichés qu'elle n'avait encore jamais vus. Elle retrouve quelques photos d'elle-même encore bébé dans les bras de son père, puis avec ses grands-parents, puis avec des tantes et des cousins qu'elle ne connaissait pas encore. Elle met un doigt sur chaque photo et en caresse les contours. Elle prend le temps de contempler certaines plus longuement que les autres, et notamment les photos de mariage de ses parents. - Tu les as toutes gardées, papa. - Elles n'ont jamais quitté cette bibliothèque où ta mère les a déposées depuis notre mariage. - Je… je ne sais quoi dire. Ces photos parlent d'elles-mêmes. Vous sembliez très heureux ensemble. - Nous avons vécu très heureux, Maya. Nous étions le bonheur même jusqu'à ce que ta mère… Y. H. (À suivre)