Arsenal est en train de donner raison à son entraîneur Arsène Wenger qui annonce, depuis des mois, que sa jeune équipe arrive à l'âge de raison ; une maturité qu'il faudra montrer mardi contre Porto en 8e de finale retour de Ligue des champions après le revers de l'aller (2-1). “Il ne fait aucun doute, désormais, que la dernière génération d'Arsène a l'estomac pour la bagarre”, juge dans une tribune au Times l'ancien attaquant des Gunners, Thierry Henry, désormais à Barcelone, mais supporteur jusqu'à la mort du club qui a fait de lui une légende en Angleterre. Il y a un mois, Arsenal comptait neuf points de retard sur Chelsea en championnat après deux claques administrées par Manchester United (3-1) et les Blues (2-0). La sempiternelle légende d'une équipe talentueuse, mais friable dans les moments cruciaux semblait se répéter. Mais après ces deux défaites, Arsenal a enchaîné par quatre victoires en championnat pour revenir tout près de ses deux rivaux, avec un calendrier très favorable à venir. “Quand une équipe a prouvé qu'elle pouvait se relever après être allée au tapis sur un coup si dur au menton, il faut prendre ses chances au sérieux”, prévient Henry. Malgré la grave blessure de leur attaquant Robin Van Persie, les Gunners ne perdent plus de points contre les “petites” équipes, un défaut qui les avait exclus de la course aux honneurs depuis 2005. Ils ne reculent plus devant le défi physique, proche de l'agression, qui leur est imposé. Même si l'absence de son capitaine et métronome Cesc Fabregas, touché à une cuisse, est un coup dur – il a inscrit 14 buts et délivré 15 passes décisives malgré un mois d'absence –, Arsenal sait désormais répondre aux coups du sort. Samedi, l'attaquant Theo Walcott a incarné ce nouvel esprit. Très critiqué en Angleterre, il a répondu par son meilleur match de la saison. Alors qu'Arsenal devra marquer, mardi, une faiblesse évidente de l'effectif est l'absence d'un buteur de classe internationale comme Wayne Rooney, Didier Drogba ou Fernando Torres. Contre Burnley samedi, la maladresse du Danois Nicklas Bendtner est venue rappeler combien Van Persie manque. Mais Henry juge ce handicap surmontable : “J'entends qu'il faut un attaquant qui tourne à 20 buts par saison pour gagner le championnat. Mais en 2005, Chelsea n'en avait pas, son meilleur buteur était Lampard avec 13 buts. J'ai dit qu'Arsenal pouvait de nouveau le démontrer cette année.” Le club du nord de Londres serait enfin prêt à tourner la page de ses anciennes gloires, les Henry, Robert Pires, Dennis Bergkamp, Patrick Vieira. “On ne rebâtit pas une équipe en quinze jours. Mais Arsène l'a fait, à sa manière habituelle, en jouant un football identique, en s'attirant les mêmes critiques sur une équipe qui rentre dans le mois de mars sans avoir aucun objectif restant”, raconte Henry. Le match contre Porto permettra de savoir si ces critiques sont d'un autre âge.