C'est un joueur qui a toujours été professionnel, discipliné, sait se fondre dans un groupe, motive ses camarades et la sélection n'est pas étrangère pour lui. Faire partie du groupe pour le Mondial reste un rêve pour lui, même s'il ne veut pas se voiler la face. Liberté : Cela fait longtemps qu'on n'a pas entendu parler de vous. Que devient Samir Beloufa ? Samir Beloufa : J'ai signé pour un club de troisième division du championnat belge, l'Olympic de Charleroi. Je devais jouer depuis le début de l'année, mais je devais d'abord récupérer mes papiers de la Fédération suédoise de football. La procédure a été faite, et j'ai même pu jouer le week-end dernier en faisant mon entrée lors du match que nous avions gagné face à Verviers sur le score de 4 buts à 0. C'est une bonne chose car cela me permettra de reprendre goût à la compétition officielle. Comment évaluez-vous votre état physique après plusieurs mois d'absence des terrains ? Je pense que ça va très bien. Il est clair que je manque encore de rythme, mais je reste persuadé que je vais récupérer mes forces au fur et à mesure. Je dirai également que même étant loin des terrains, je ne suis pas resté totalement inactif. J'ai effectué un gros travail avec un préparateur physique et je m'entraînais régulièrement seul. Vous avez failli atterrir dans le championnat algérien. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? À vrai dire, mon agent, Slimane Ousmaïl, m'a fait part de l'intérêt que porte la JSK à mes services, mais je ne pouvais pas partir à ce moment-là car j'étais retenu par des obligations familiales. Pour vous dire, la JSK était le seul club qui me voulait, pour les autres, il n'y avait rien d'officiel. Actuellement, je fais de mon mieux pour reprendre mes forces avec le club de l'Olympic de Charleroi. Du Milan AC à un club de troisième division du championnat, c'est paradoxal comme parcours. N'êtes-vous pas de cet avis ? Je ne sais pas comment expliquer cela, mais je peux dire que c'est le destin. Il faut savoir que je n'étais pas épargné par les blessures. Je ne dirai pas que c'est la faute à telle ou telle personne, mais c'est dommage pour moi car je n'ai rien à envier aux autres joueurs de la Ligue 1 française ou autre championnat européen. On peut dire que vous êtes passé à côté d'une grande carrière… Sincèrement, je dirai oui. Mais je n'y peux rien, c'est le destin comme je l'ai dit tout à l'heure. Maintenant, je fais de mon mieux pour rebondir, surtout que j'ai opté pour un club ambitieux. Nous sommes leaders du championnat et mathématiquement, nous sommes à deux victoires pour l'accession. Le club a été racheté par un groupe anglais qui envisage de le faire accéder en première division dans deux ans. C'est un challenge intéressant. Ne songez-vous pas quitter ce club à la fin de la saison ? S'il y a une bonne opportunité, pourquoi pas ? Maintenant, si je ne vois rien venir, je pense rester car les dirigeants veulent me garder pour le challenge qui semble très intéressant et qui m'ouvrira les portes pour d'autres horizons. On ne peut pas ne pas parler de l'équipe nationale dans cet entretien. Vous étiez l'un des premiers joueurs à avoir bénéficié du règlement qui vous a permis d'opter pour les Verts… Je trouve que c'est intéressant pour l'équipe nationale. Cela peut apporter un plus, mais il faut bien faire le tri pour un bon choix. C'est bien de renforcer l'équipe et je pense que le président de la FAF et l'entraîneur sont bien placés pour faire le meilleur choix. Depuis quelque temps, on se bouscule à la porte de la sélection. Quel est votre avis à ce sujet ? C'est exact, mais la question qui reste posée : est-ce qu'il n'y aurait pas trop ? Il faut tout de même que cette équipe nationale ait une âme algérienne. Moi personnellement, dès que j'ai eu la possibilité de porter le maillot de l'Algérie, j'ai dit oui même si j'avais l'occasion de jouer pour l'équipe de France des moins de 21 ans. Maintenant, si c'est le Mondial qui incite ces joueurs à venir en équipe nationale, mieux vaut encourager le joueur local, surtout s'il est de même qualité. Rabah Saâdane a décidé d'écarter certains joueurs locaux. Quelle lecture faites-vous de cette décision ? Sincèrement, je n'ai rien à dire à ce sujet. Le coach a certainement ses raisons. Je ne sais pas ce qui a motivé sa décision, mais il faut la respecter. Dommage pour Samir Zaoui que je connais à l'époque où j'étais avec les Verts en Coupe d'Afrique de Tunisie. D'ailleurs, l'équipe a bien changé depuis le temps. Il semble qu'il ne reste que Gaouaoui, Mansouri, Ziani, Antar Yahia de l'équipe qui a disputé la CAN en 2004. Suivez-vous toujours l'évolution de l'équipe nationale et avez-vous vu le dernier match face à la Serbie ? Je pense que l'équipe nationale aurait pu réaliser un meilleur parcours en Coupe d'Afrique. Elle a montré d'excellentes qualités derrière et au milieu de terrain, mais devant, il y avait un manque de réalisme. Face à la Serbie, il n'y a pas grand-chose à dire. Je pense que l'équipe d'Algérie a fait jeu égal avec les Serbes en première mi-temps, mais elle a sombré en deuxième période. N'est-ce pas inquiétant à trois mois du Mondial ? Il faut savoir que c'est avec ce genre de match que l'équipe progressera. C'était un match du niveau de la Coupe du monde et l'entraîneur a certainement tiré les conclusions nécessaires. Êtes-vous toujours en contact avec le président Raouraoua et le sélectionneur Saâdane ? Oui, j'ai eu le président Raouraoua au téléphone lorsque j'ai signé dernièrement et il m'a dit qu'il enverrait quelqu'un pour me voir. Pour le sélectionneur, cela fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé. Je comprends puisqu'il a un programme très chargé, mais je garde de très bonnes relations avec lui et avec tout le monde aussi. Sincèrement, vous gardez espoir pour une participation au Mondial ? Ce serait la cerise sur le gâteau. J'ai beaucoup galéré depuis quelque temps, et ce serait la super chose qui puisse m'arriver. Je connais mes qualités, mais c'est à l'entraîneur de juger. Il me connaît lui aussi. Ceci dit, je ne vais pas me voiler la face, je dois retrouver le rythme. Pour terminer, je tiens à remercier mon agent Slimane Ousmaïl pour tout ce qu'il a fait pour moi.