“L'empêchement de soigner les patients est un acte de non-assistance à personne en danger.” C'est ce qu'a déclaré hier Saïd Barkat, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à l'adresse des médecins généralistes grévistes de la Fonction publique à l'occasion de l'inauguration du premier Salon international du générique à la Safex, à Alger. “Nous allons appliquer la loi !” a-t-il indiqué sur un ton ferme, tout en soutenant que la grève des médecins du secteur public est “illégale”. L'argument du membre du gouvernement est que “la justice a tranché dans cette question en déclarant le débrayage illégal”. Reprenant les arguments du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de vendredi dernier à l'occasion d'une rencontre de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND), selon lesquels “les médecins grévistes qui travaillent dans des cliniques privées ont entamé la grève sans l'annoncer”, le ministre martèlera que “la justice fera son travail”. Interrogé sur le fait que les médecins ne sont pas satisfaits du règlement de leur situation par les pouvoirs publics et leur maintien au mot d'ordre de grève, le ministre se répétera en disant que “la grève est un droit constitutionnel mais que la loi sera appliquée”. De plus, le ministre estime que “certaines revendications ne peuvent pas être réglées”. Il donnera à ce sujet un exemple en indiquant que “quand on vous dit, il faut qu'on nous donne des logements sinon on fait la grève, eh bien, qu'ils fassent grève !” Et de nuancer son propos en disant que “nous sommes toujours dans la concertation et le dialogue avec les médecins grévistes”. Dans le même ordre d'idées, le ministre refusera le reclassement des médecins de la Fonction publique selon des critères non inhérents à leur profession. Ce disant, le premier responsable du secteur de la santé récuse l'idée selon laquelle les hôpitaux, ainsi que les centres hospitalo-universitaires soient à l'arrêt. “Les hôpitaux et les centres hospitalo-universitaires travaillent normalement car ce ne sont que les médecins de la Fonction publique qui sont en grève, les professeurs ainsi que les médecins spécialistes ne sont pas en grève”. Interrogé sur le nombre important des interventions chirurgicales en attente, Barkat répondra que c'est chose normale arguant que “le secteur de la santé est en grève depuis trois mois”. Interpellé à propos des attentes interminables au niveau des hôpitaux, ainsi que la prise en charge des patients cancéreux qui posent problème en Algérie, le ministre promettra que “ces problèmes seront réglés à l'horizon 2014”. S'agissant de la grippe H1N1, le ministre expliquera que l'achat des thérapeutiques qui lui sont inhérentes se fera en fonction des “médicaments payés”. Ce faisant, le Salon du générique, qui se tient dans le cadre de la promotion du médicament générique, vient compléter la semaine de la promotion du médicament générique, organisée à travers le territoire national. 55 participants ont pris part à cet événement, dont le Snapo (Syndicat national des pharmaciens d'officine), la Cnas (Caisse nationale de l'assurance sociale) et le LNCPP (Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques), ainsi que des laboratoires et des fabricants d'équipements. Le salon, qui prendra fin mercredi, s'adresse aux professionnels du domaine ces deux premiers jours et ne s'ouvrira au grand public qu'à son troisième et dernier jour. Une journée de sensibilisation sur le médicament générique est parallèlement prévue lundi, avec pour slogan : “Maintenant, le médicament générique, j'ai confiance”. “Le salon vise à montrer l'intérêt du médicament générique pour le malade, les caisses d'assurance et les industriels”, a déclaré le ministre en marge de l'inauguration du salon.