Photo : Lylia M. Un plan national de lutte contre le cancer est en phase d'élaboration sur instruction du président de la République. Le constat est là. Ce mal ronge la société de plus en plus. Ce qui implique plus de responsabilité et d'attention publique. Pour cause : l'Algérie compte 250.000 personnes touchées par cette maladie. Chaque année on enregistre 35.000 nouveaux cas. C'est dire l'ampleur qu'a prise le cancer dans notre pays. A cet effet, l'Assemblée populaire nationale et plus précisément la commission de la santé, des affaires sociales du travail et de la formation professionnelle en collaboration avec l'association El Amel d'aide aux patients atteints de cancer a organisé hier une journée parlementaire intitulée «vers un programme national de lutte contre le cancer». Ont pris part à cette rencontre, des médecins spécialistes, des parlementaires et des représentants du gouvernement à l'exemple de M. Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de la Sécurité sociale et de l'Emploi, et Mme Nouara Djaâfer, ministre chargée de la Famille et de la Condition féminine. Pour le président de l'APN, M. Abdelaziz Ziari, cette rencontre s'inscrit dans le cadre des préoccupations des parlementaires soucieux du droit du citoyen à la santé et à la vie décente. Le cancer, dira-t-il, est un problème de santé publique que les gouvernements et les organisations internationales affrontent quotidiennement. Des plans, des stratégies, des ressources énormes sont mobilisées pour développer les remèdes et la sensibilisation préventive. L'Algérie, à l'instar des autres pays, n'est pas à l'abri de ce fléau et le nombre croissant des personnes atteintes du cancer nous fait fait prendre conscience de la gravité du danger et la nécessité de mettre en place un plan national efficace pour atténuer et faire reculer cette maladie, indique M. Ziari, qui rappelle que depuis le recouvrement de la souveraineté nationale, l'Etat a décrété la gratuité des soins. DÉPISTAGE «GRATUIT» Le ministre de la Santé affirme, chiffres à l'appui, que beaucoup d'efforts ont été consentis par le gouvernement pour développer le secteur de la santé. Preuve en est, le taux de mortalité des enfants à la naissance ne dépasse pas les 29 cas alors que juste après l'indépendance, ce chiffre était de de 280 cas pour 1000 naissances. «Nous avons fait notre transition épidémiologique», lance-t-il en précisant à l'adresse des citoyens que les médicaments du cancer n'existent pas dans les officines. «C'est un leurre», dira Berkat en affirmant que le traitement se trouve uniquement au niveau des hôpitaux. A ce titre, il fera savoir que l'Etat est en phase de finaliser 17 nouveaux centres anti-cancer et ce en plus des 5 centres déjà existants, tout en affirmant que le diagnostic de cette maladie se fait aujourd'hui plus rapidement. M. Barkat indiquera que le diagnostic précoce et le dépistage ont été généralisés au niveau de toutes les structures de la santé et ce à titre «gratuit». A titre illustratif, le ministre de la Santé fera savoir qu'en Algérie, 30% des cancers sont des cancers du sein, 16% des cancers concernent les poumons, entre autres cancers qui se déclarent à des degrés moindres. Le dépistage, indique-t-il, peut éviter 30% des cancers du sein et les cancers déclarés peuvent être aussi soignés et garantir jusqu'à 80% de guérison. Il s'agit donc d'une étape primordiale dans le plan de lutte contre le cancer. M. Barkat dira qu'à l'avenir, le diagnostic précoce deviendra obligatoire dans tous les secteurs, en affirmant qu'en 2012, «tous les cancéreux algériens seront soignés en Algérie». Sachant que la prise en charge d'un seul cancéreux nécessite 40 millions de centimes. «LA CNAS SERA PLUS SOUPLE AVEC LES CANCÉREUX» Le ministre du Travail, quant à lui, annonce que la préparation de l'opération de la mammographie est achevée et qu'elle ne tardera pas à intervenir. Un seul problème, le manque de spécialistes dans ce domaine. Le cancer, déclare-t-il, est une maladie «lourde» nécessitant beaucoup de moyens. Il affirme qu'en matière de prise en charge, il ne faut surtout pas se baser sur les structures privées. Il ne faut pas, de son avis, sortir du cadre des structures sanitaires publiques. A propos de la nomenclature des actes, le ministre fera savoir qu'elle est en préparation, précisant que la tarification des actes doit se faire sur la base du tarif de responsabilité et non pas sur le tarif réel. M. Louh indique néanmoins que le secteur de la sécurité sociale garantira une souplesse vis-à vis des cancéreux et ce à travers des conventions que la Cnas devra signer avec des entreprises privées.