Le monde moderne nous expose à des situations nombreuses et stressantes. Angoisses liées aux problèmes sociaux ou aux catastrophes de tout genre, relations tendues, perte d'un être cher, restructurations et modifications des conditions de travail, peur du chômage, augmentation des exigences au travail et à la maison, mondialisation, abus de l'autorité, problème de stationnement… “La solution au stress n'est pas une solution qui relève seulement du domaine psychologique, mais aussi du savoir-vivre, de l'aménagement du territoire, de la qualité de l'hygiène de vie…” C'est ce qu'a déclaré, hier, Mokhtar Benaoudia, spécialiste en sciences de l'information et dans le traitement de signal, lors d'une conférence au Centre de presse d'El-Moudjahid, consacrée aux “nouvelles technologies au service de la lutte contre la détresse humaine”. Le chercheur algéro-canadien est également président-fondateur de Biosignum, une société créée il y a environ 3 ans au Québec et spécialisée dans l'évaluation des risques liés au stress ou à la charge de travail physique et/ou mentale, sur la santé et la sécurité. Dans son intervention, M. Benaoudia a d'emblée situé les raisons de sa présence dans son pays d'origine, indiquant qu'il est venu “présenter (ses) travaux et organiser des partenariats”, non sans insister sur “le support de l'Algérie”. Concernant les technologies de lutte contre le stress qu'il propose, l'ancien enseignant à l'Institut national des hydrocarbures (INH, Boumerdès) a expliqué qu'“elles s'inscrivent dans le besoin de l'hygiène de vie, surtout du bien-être”. Dans un long exposé, il a tenté de montrer les répercussions du stress sur la performance au travail “devant la difficulté de la tâche”, le rythme cardiaque, la capacité mentale, l'intelligibilité des messages (transmission des mots), ainsi que sur la concentration ou la déconcentration de l'individu. Il a également donné une idée sur ses travaux relatifs au stress fœtal et au stress adulte, dont certains – sur la détresse fœtale, le stress et la certification des nouvelles technologies et processus de travail – ont été appliqués en France. Pour M. Benaoudia, il est possible, à présent, de “mesurer les notions d'angoisse et de peur”. Il a, par ailleurs, fait état d'une étude sur l'objectivisation de la peur (débouchant sur la certification de nouveaux concepts de l'industrie automobile), qui a été menée par Biosignum, en 1994, pour le compte d'un constructeur automobile. En l'occurrence Matra Automobile Engineering, un des fleurons de l'industrie automobile, qui a rejoint le groupe Segula Technologies Automotive, l'année dernière. “Je n'ai rien inventé ; le hasard a fait que j'ai trouvé le bon paramètre”, a-t-il signalé, en se comparant à un mécanicien doté d'un savoir-faire. Selon lui, “l'Algérie a intérêt à certifier les nouvelles technologies et les nouveaux appareils”, car le monde est en train de changer à une vitesse ahurissante. “Dans une dizaine d'années, même la notion d'hôpital va disparaître, car la technologie de demain, c'est les hôpitaux portables”, prévoit-il. “L'intérêt est immense, mais j'ai pondu une charte des valeurs de l'entreprise qui consiste à produire des technologies de demain ne portant pas préjudice à l'humain”, a révélé l'intervenant.