Dans le cadre du cinéclub de l'Office national pour la culture et l'information (ONCI), la projection du film l'Envers du miroir a eu lieu samedi passé au Mouggar, en présence de la réalisatrice et de quelques comédiens. L'Envers du miroir, c'est l'histoire de Selma, une mère célibataire, qui abandonne son bébé dans un taxi. Le chauffeur, Kamel, lui-même orphelin décide de le prendre en charge, le temps de retrouver sa mère biologique. Dès cet instant, la vie de Selma bascule et se transforme en un cauchemar. Dans la rue, elle subit les agressions et les fléaux en tout genre. Mais elle retombe vite sur ses pieds en rencontrant Sadek, un homme d'un certain âge, qui l'aide à refaire sa vie. Bien sûr, en parallèle son fils grandit au sein du foyer de Kamel. Réalisé par Nadia Cherabi Abidi, cette fiction de 104 minutes est sortie en 2007. La projection a été suivie d'un débat entre le public et la réalisatrice. En fait, avant de prendre le chemin de la réalisation, Nadia Cherabi est sociologue de profession. “Cette histoire vise toutes les femmes. Quand nous parlons de problèmes de société les gens se réfèrent aux chiffres. J'ai voulu démontrer qu'il y'a une histoire derrière chaque chiffre”, a-t-elle déclaré. Ce film, plutôt social, est le premier long métrage de la sociologue. Et cela a été une réussite puisque le public était complètement conquis par cette histoire qui reflète la réalité de milliers d'Algériennes. “J'ai été touchée par cette femme, et dire qu'il y a autant de misère et de femmes qui souffrent autant dans notre société”, s'est exprimée avec émotion une femme présente parmi le public. En outre, une chose très amusante s'est produite puisque certains spectateurs ont proposé à la réalisatrice une suite et même une autre fin à son long-métrage. Quant au tournage, Nadia Cherabi a expliqué : “Quand j'ai commencé le film, je suis partie voir l'association SOS Femmes en détresse. Et je suis tombée sur une femme qui a vécu la même situation que mon personnage, à quelques détails près. Cela m'a inspiré pour quelques scènes.” La situation des enfants abandonnés a été énormément discutée lors de ce débat puisqu'“on ne peut pas dire qu'un enfant est anonyme, qu'il n'a pas d'identité. En fait, chaque mère donne un nom à sa progéniture”. Par ailleurs, le film a failli ne pas voir le jour. Par manque de moyens, la réalisatrice a fait appel à une production syrienne et a dû partir à l'étranger pour finir le montage. L'Envers du miroir reflète la triste et dure réalité que vivent les femmes du monde entier.