L'œuvre née l'an dernier à la faveur de l'ultime aide financière de “ Alger, capitale de la culture arabe”, est actuellement à l'affiche de la salle El Mouggar à raison de trois séances par jour. Ce film est déjà allé l'an dernier à la 27e édition du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier (France) “Cinemed” ainsi qu'à la 7e édition du Festival du cinéma de Marrakech (Maroc), mais en est revenu sans consécration aucune. L'envers du miroir peut être d'office classé dans la catégorie de film social avec une pincée de drame. La réalisatrice qui a tenté d'explorer quelques territoires dans lesquels la femme peut de façon dangereuse se retrouver, n'a pas mis assez de verve ni assez de cran. Nadia Cherabi n'aura, à aucun moment, exacerbé les sentiments, afin de donner à voir une réalité dure et sans pitié. Dans L'envers du miroir, il s'agissait de raconter le récit de Selma, une jeune fille mère, qui ne pouvait supporter le poids accablant d'un rejeton qu'elle n'a pas choisi. Nadia Cherabi aurait pu exacerber le sentiment en parlant de façon ouverte du problème qu'elle avait à peine effleuré par moralisme sans doute à savoir l'inceste. Pourtant il s'agit bien de cette question-là qui est loin d'être étrangère à notre société. C'est le beau-père qui a violé la fille et non le père, il est dit dans le film comme pour “choquer ” à un degré moindre. A aucun moment, cette victime, qui est bien sûr une femme, ne sera aux prises avec les tentations malsaines. Elle restera tout au long de ce récit comme quelqu'un de fondamentalement intégré, recevant des coups qui lui viennent d'une société défigurée. Nadia Cherabi donne à voir cette image de femme qui n'est ni révoltée, ni archaïque ni licencieuse. Selma est un personnage passif qui reçoit coup sur coup sans qu'il ne rouspète comme dans une espèce de logique fataliste. Après avoir promené sa caméra dans cette société où l'on découvre des clochards au tendre cœur, des voleurs, des proxénètes sous des habits d'or, des hommes braves…la réalisatrice fait sa chute comme un conte de fée. La femme violée avait abandonné son bébé dans la voiture d'un taxieur qui sera son futur époux. Le message est bien clair : ne pas juger une femme qui a tort, il faudra plutôt porter son jugement à un système social qui fonctionne selon les lois de la jungle. L'envers du miroir, n'est pas un film dur, c'est juste un kaléidoscope où l'on se mire pour capter ce que l'on a déjà vu.