Enrôlée en session criminelle, il y a quelques semaines seulement, l'affaire du magnat de la ferraille, en l'occurrence Hacène Fellah, a connu une autre tournure. Il a, en effet, été décidé de transférer la partie de son dossier relative au blanchiment d'argent au pôle judiciaire spécialisé de Constantine. Dans cette perspective, le magistrat instructeur de la première chambre d'accusation a exigé de la direction d'ArcelorMittal qu'elle mette à sa disposition tous les marchés passés avec l'entreprise de Fellah Hacène depuis 2003 jusqu'à la veille de son arrestation. Avec ce rebondissement, le magnat de la ferraille devra répondre, outre sa comparution durant la prochaine session criminelle pour fraude fiscale, faux et usage de faux sur document à caractère commercial, corruption et complicité de détournement de deniers privés, du nouveau grief retenu contre lui, en l'occurrence le blanchiment d'argent. Nous avons appris qu'une opération visant le recensement de tous les biens du mis en cause, qui détient également des biens immobiliers à l'étranger, principalement en Tunisie et dans l'un des pays du golfe persique, a été lancée déjà depuis un certain temps. L'affaire du magnat de la ferraille, dans laquelle était impliquée aussi l'entreprise indienne Grand Smithy Works, a été mise au grand jour par les services de sécurité qui continuent depuis de sévir dans le milieu de blanchiment d'argent à Annaba. C'est ainsi que l'un des plus grands milliardaires de la coquette, Hacène Fellah, cet opérateur économique versé dans la récupération et l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, est tombé un certain mois de mars 2009 dans les mailles du filet tendu par les services de sécurité. Il est également le vice-président de l'assemblée populaire de la wilaya d'Annaba et président d'honneur de l'équipe phare de la wilaya, l'USM Annaba. Roulant en grosse cylindrée et cumulant plusieurs postes de responsabilité politique, ce nabab avait réussi en peu de temps à conquérir la wilaya d'Annaba. D'obédience RND et président de l'association d'insertion des jeunes détenus, ce magnat a investi vraisemblablement tous les secteurs possibles et imaginables. Ce qui lui a permis de gravir les échelons politique et social. Ce nabab est aussi cité dans l'affaire Shree International. Le directeur de cette société, en l'occurrence Shree Khumar, avait réussi à quitter le pays, en 2003, en laissant derrière lui une dette avoisinant 120 milliards de centimes dans les comptes d'ArcelorMittal et de près de 26 milliards vis-à-vis des services des impôts. L'indélicat opérateur, contre qui des plaintes, suivies de mandats d'arrêt, dont un international lancé par la justice algérienne, avait été arrêté récemment en Allemagne par les services de sécurité de ce pays. C'est du moins ce qu'affirmaient des sources proches de la direction générale d'ArcelorMittal. Cet individu a fait également l'objet d'autres mandats d'arrêt internationaux lancés à son encontre par de nombreuses entreprises appartenant au leader mondial de la sidérurgie et implantées dans des pays sous-développés, notamment. La remise de ce louche opérateur à la justice algérienne mettra a nu sûrement d'autres barons de la ferraille, qui opèrent en maîtres dans la capitale de l'acier depuis des années sans jamais être dérangés.