Résumé : Mohamed termine la soirée en compagnie de son hôte qui ira jusqu'à lui confier certains secrets familiaux. Enfin, ce dernier se lève et l'invite à rejoindre sa couche… 9eme partie Il interrompe sa phrase et se frappe la tête, avant de se mettre à rire. - Nous avons passé presque la moitié de la nuit à discuter et tu ne connais même pas mon nom. Mohamed se met à rire. - J'avoue que moi-même, je n'ai pas pensé à te le demander. - Je m'appelle Idir… Idir Amokrane. Au village, on m'appelle da Idir. - Bien. Je t'appellerai Da Idir moi aussi. - Comme tu veux mon fils. Je viendrai te réveiller dès les premières lueurs de l'aube. Tâche de bien dormir pour être en forme. - J'ai l'habitude de me lever très tôt. Ne t'inquiète donc pas pour moi. - Alors je n'ai plus qu'a te souhaiter une agréable nuit. - À toi aussi Da Idir. Louisa L'homme quitte la grande salle et Mohamed s'allonge sur sa couche mais ne put trouver le sommeil. L'image de Louisa le hantait encore. Il se met à rêver de cette belle jeune femme qui l'avait subjugué au premier regard. La fatigue eut raison de lui. Il sombra dans un profond sommeil, peuplé de rêves romantiques, où Louisa n'était pas exclue. Il se sentait si bien que quand Da Idir vint le réveiller, il se demandait encore où il était et pourquoi qu'on le tirait d'un aussi beau songe. Mais le froid eut vite fait de le remettre sur pied. Il s'habille et remet son burnous avant d'accepter la tasse de café noir que son hôte lui tendit. Il mange un peu de galette et un reste de couscous de la veille, puis suit Da Idir, et ils sortirent tous les deux dans le grand froid de l'aube. Quelques paysans se joignent à eux en cours de route. Mohamed remarque que les vastes champs de blé et d'orge n'étaient pas très loin du village. Da Idir le présenta à ses associés et à l'équipe qui devait travailler avec lui. Chacun lui souhaita la bienvenue, puis on lui indiqua la surface à labourer avant de l'affecter derrière un socle tiré par un bœuf. Mohamed se met à travailler si bien, qu'en un laps de temps très court, il parvint à labourer une grande partie du champ. Le soleil était haut dans le ciel et quelques paysans décidèrent de faire une petite pause pour se reposer et manger quelque chose. Mohamed partage le repas de Da Idir, et ce dernier le présenta comme un parent venu passer quelques jours chez lui et l'aider dans ses travaux. Les paysans apprécièrent ce jeune homme fort et athlétique qui, en peu de temps, a su démontrer sa force et son savoir-faire. Mieux encore, Mohamed les épate par son franc-parler qui renseignait à plus d'un titre sur son appartenance noble et son éducation. En fin de journée et malgré leur fatigue, les paysans se firent un plaisir d'inviter Mohamed à siroter un café avec eux au village, puis de leur tenir compagnie à la “Djemaâ”. Le jeune homme était content de ce premier contact avec les gens du village. Da Idir lui confia même que certains projetaient déjà de lui confier d'autres tâches afin de le garder le plus longtemps possible avec eux. Qui sait ? Peut-être même pour toujours, poursuit-il d'un air malicieux. Mohamed sourit. Il était satisfait de se voir traité de la sorte par ces gens simples, mais sévères dans leur jugement. Un étranger à leur village n'est pas toujours le bienvenu, sauf dans le cas où il pourrait leur apporter un plus. Et comme il n'était ni paresseux ni rechignant au travail, il savait pertinemment qu'il ne tarderait pas à conquérir le plus récalcitrant entre eux. (À suivre) Y. H.