Résumé de la 3e partie n Après la mort de son bœuf, Mungalo se retrouve avec les cornes magiques de celui-ci, il les utilise donc dans la maison de son hôte au village où il vient d'arriver.... Leur festin terminé, Mungalo frappa deux fois la corne gauche, et les restes se volatilisèrent. Son hôte et lui s'étendirent pour dormir. Mais le chanteur ne dormait que d'un œil. Sitôt Mungalo assoupi, il se glissa près de lui. Il avait deviné que la magie provenait de ces cornes que son visiteur portait à la ceinture. Ne restait donc qu'à s'en emparer. Tout doucement, il les délia, et les remplaça par deux autres. Il cacha les précieuses cornes dans un coin de sa case et se recoucha. Le lendemain, tout le village se leva dès l'aube, pressé de gagner les champs. Mungalo remercia son hôte et s'en fut de son côté. Il fredonnait, le cœur léger : l'esprit de son ami le bœuf blanc était toujours avec lui, ici même, dans ces cornes magiques qui ne le quitteraient jamais, et c'était assez pour lui redonner joie de vivre. Vers le milieu du jour, comme le soleil brillait ferme au-dessus de sa tête et que son ombre se faisait toute petite sous ses pieds, Mungalo décida de faire halte. Il avait faim, il avait soif, il était un peu las de marcher. Son premier soin fut de frapper trois fois sur la corne droite, mais rien ne se produisit. Il recommença. Toujours rien. Alors il comprit que cette paire de cornes n'avait rien à voir avec ses cornes magiques. Que faire, sinon retourner droit au village ? Une fois là-bas, il s'arrêta net. Le chanteur, à pleine voix, clamait des chants de louanges tout en tapotant les cornes. Mais sa voix avait beau vibrer, sa main caresser la courbe des cornes, la magie n'opérait pas. Pour finir, le chanteur, fou de rage, rejeta les cornes dans un coin de la case. Et dans sa furie il heurta la porte, si fort que sa tête passa au travers. Les villageois ne risquaient pas de comprendre pourquoi leur chanteur enrageait de la sorte ; ils ignoraient tout des cornes magiques. D'ailleurs, ils revenaient des champs, et ils étaient trop occupés à cuisiner ou faire bombance pour se soucier du reste. Mungalo se glissa dans la case du chanteur, il reprit ses cornes magiques et laissa les autres à la place. Il savait à présent que leur pouvoir ne risquait pas de s'exercer entre les mains d'un voleur. Au moins, c'était une bonne nouvelle. Par la suite, tout au long du chemin, il ne se fit plus guère de souci : l'esprit de son bœuf était là qui le protégeait du mal. Il ne compta pas combien de fois le soleil se leva et se coucha sur ses aventures. Chaque jour il repartait, le cœur en liesse ; chaque jour il ouvrait grands les yeux et les oreilles sur les merveilles du monde qu'il traversait. Il dormait à la belle étoile, confiant dans la protection des cornes de son bœuf. Mungalo ne se dorlotait pas, ne se préoccupait guère de lui-même. Ce monde qu'il découvrait le passionnait bien trop. Il ne s'apercevait même pas que ses vêtements s'élimaient, qu'ils se couvraient de la poussière des chemins. Tout ce qui lui manquait, de temps à autre et de plus en plus souvent, c'était un peu de compagnie, quelqu'un à qui parler. Aussi, un soir, avisant une maison au fond d'un champ, il décida de s'y arrêter et s'en fut frapper à la porte. Un homme vint ouvrir. Il regarda Mungalo de la tête aux pieds, des pieds à la tête, et referma la porte. Il ne l'invita pas à entrer. (à suivre...)