Le Polisario a libéré, jeudi dernier, 243 prisonniers de guerre marocains, dont des officiers, a annoncé, hier, ce mouvement indépendantiste, dans un communiqué diffusé par l'agence algérienne APS. Les aspects pratiques de cette libération se feront ultérieurement en collaboration avec la Croix-Rouge espagnole et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a précisé le communiqué. Cette libération, la deuxième en six mois, après celle de 100 prisonniers, le 11 février dernier, intervient “à la suite d'une nouvelle sollicitation du chef du gouvernement espagnol, Jose Maria Aznar, et de l'adoption de la résolution 1495 par le Conseil de sécurité des Nations unies”, selon ce texte. Cette résolution, adoptée le 30 juillet, soutient le plan Baker et prolonge le mandat de la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso). Ce plan, le cinquième présenté par l'ONU, prévoit que le statut définitif de l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, annexée par le Maroc en 1995, sera décidé d'ici à cinq ans par un référendum. Le Polisario et l'Algérie qui le soutiennent ont accueilli cette résolution avec “satisfaction”. Le Maroc, quant à lui, l'a rejetée. Ainsi, un total de 458 prisonniers de guerre marocains ont été libérés, en trois phases, en moins de deux ans, sur intervention de l'Espagne, a ajouté le Polisario, soulignant que “le gouvernement espagnol a, depuis toujours, montré son intérêt pour le conflit du Sahara occidental, notamment pour son aspect humanitaire”. Cette “initiative à caractère humanitaire”, porte à 1 343 le nombre total de prisonniers de guerre marocains libérés par le Front Polisario depuis le début du conflit en 1995, selon la même source. Le Polisario rappelle, enfin, “le calvaire des détenus politiques et des prisonniers de guerre sahraouis au Maroc”, appelant au “respect de la légalité internationale dans la résolution du conflit de décolonisation du Sahara occidental”. Le Polisario, qui a proclamé, en 1976, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dispute au Maroc cette ancienne colonie espagnole quasi-désertique de 266 000 km2, comptant près de 300 000 habitants. L'ONU peine à y organiser un référendum, initialement prévu en janvier 1992 et reporté d'année en année, en raison de divergences entre le Maroc et le Polisario sur la composition du corps électoral appelé à y participer et sur l'objet même de cette consultation, Rabat estimant qu'elle ne devrait pas remettre en question l'appartenance au Maroc de ce territoire.