Le Front Polisario va libérer 300 prisonniers de guerre marocains pour “des raisons humanitaires”, a annoncé, jeudi soir à Alger, Mohamed Abdelaziz, secrétaire général de cette organisation, revendiquant l'indépendance du Sahara occidental annexé par le Maroc. Cette libération a été décidée à l'occasion du mois de jeûne sacré musulman du ramadan, a indiqué M. Abdelaziz lors d'une conférence de presse tenue en compagnie de Seïf El-Islam Kadhafi, le fils du leader de la révolution libyenne. “Cette libération a été décidée à la demande du colonel Kadhafi”, conformément aux recommandations de l'ONU, a précisé M. Abdelaziz. La fondation Kadhafi a engagé cette opération depuis quatre mois, a souligné le fils du dirigeant libyen qui anime cette fondation. La libération de ces prisonniers a commencé hier par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devrait rapatrier ces prisonniers au Maroc par avion, ont aussi indiqué MM. Abdelaziz et Kadhafi. Le Polisario détiendra encore quelque 600 prisonniers marocains après cette libération, selon M. Abdelaziz, qui a souligné que son organisation avait déjà libéré plus de 1 300 prisonniers marocains, depuis le début du conflit qui l'oppose au Maroc. M. Abdelaziz a aussi observé que le Maroc détenait 150 prisonniers de guerre sahraouis et que quelque 500 Sahraouis étaient portés disparus ou avaient été enlevés depuis le début du conflit. MM. Abdelaziz et Kadhafi avaient été reçus jeudi par le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Le roi Mohammed VI du Maroc avait reçu, jeudi soir, un appel téléphonique du chef de la révolution libyenne, le colonel Muammar Kadhafi qui lui a fait part d'une prochaine libération de “plusieurs” prisonniers de guerre marocains encore détenus à Tindouf (sud-ouest algérien) par le front Polisario, a rapporté l'agence marocaine MAP. Deux cent quarante-trois prisonniers de guerre marocains avaient été libérés en août dernier par le Polisario et remis au CICR. Ces prisonniers, dont des officiers, avaient été capturés dans les années 1975-1980. Ils avaient été libérés à la demande du chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, avait indiqué le Polisario. Un cinquième plan de règlement, dit plan Baker, de ce conflit présenté par l'ONU prévoit que le statut définitif du Sahara occidental, annexé par le Maroc en 1975, sera décidé d'ici cinq ans par un référendum. L'ONU peine à organiser un référendum au Sahara occidental, en raison de divergences entre le Maroc et le Polisario sur la composition du corps électoral appelé à y participer et sur l'objet même de la consultation, Rabat estimant qu'elle ne devrait pas remettre en question l'appartenance au Maroc de ce territoire. Initialement prévu en janvier 1992, le référendum a été reporté d'année en année. Le Polisario, qui a proclamé en 1976 la République arabe sahraouie démocratique (RASD), dispute au Maroc cette ancienne colonie espagnole quasi désertique de 266 000 km2, comptant près de 300 000 habitants. Israël Chute de la popularité de Sharon La chute de la popularité du Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui a commencé le mois dernier, s'est poursuivie en novembre, selon un sondage rendu public hier par le quotidien Maariv. 57% des personnes interrogées ont donné un avis négatif sur l'action d'Ariel Sharon en tant que Premier ministre, contre 34% qui ont jugé positif son bilan et 9% qui ne se sont pas prononcés. Le mois dernier, 54% des personnes avaient donné un avis négatif, contre 36% qui avaient jugé positif son bilan. En février 2001, Sharon avait remporté une victoire triomphale face au travailliste Ehoud Barak pour l'élection au poste de Premier ministre sur son engagement devant les électeurs à leur apporter la paix et la sécurité. Son parti le Likoud avait ensuite remporté une victoire éclatante au début de l'année lors des élections législatives. Pendant plus de deux ans, en dépit de la poursuite des violences et d'une crise économique et sociale, Sharon a caracolé dans les sondages. Le sondage du Maariv a été réalisé auprès de 893 personnes représentatives de la population israélienne adulte avec une marge d'erreur d'environ 3,2%.