Les instances internationales chargées du dossier ne font rien pour obliger le royaume alaouite à appliquer les recommandations de l'ONU pour la mise en œuvre du plan de paix pour la tenue du référendum d'autodétermination. La République arabe sahraouie démocratique célèbre aujourd'hui le vingt-septième anniversaire de sa création (27 février 1976). Cet événement intervient dans une conjoncture particulière pour le Front Polisario qui mène le combat pour l'indépendance du Sahara occidental, territoire annexé, pour rappel, par le Maroc en 1975, lors du départ de l'Espagne, pays colonisateur. Le droit à l'autodétermination que revendique les Sahraouis, depuis maintenant trois décennies, est toujours rejeté par Rabat. Les instances internationales chargées du dossier ne font rien pour obliger le royaume alaouite à appliquer les recommandations de l'ONU pour la mise en œuvre du plan de paix pour la tenue du référendum d'autodétermination. Les appels des différentes organisations internationales, notamment le mouvement des non-alignés, restent pour l'instant lettre morte. En attendant, Mohammed VI, fidèle à la politique de son père (Hassan II), continue à faire la sourde oreille et à gagner du temps. Jusqu'à quand ? Par ailleurs, le comité international de la Croix-Rouge (cicr) a procédé hier matin au rapatriement vers le Maroc des 100 prisonniers de guerre marocains, libérés récemment par le Front Polisario à la demande du gouvernement espagnol, rapporte l'agence d'information sahraouie sps. “Le cicr se félicite des initiatives prises par les autorités du Front Polisario”, a déclaré M. Harald Schmid de Gruneck, délégué du cicr à Tunis, mandaté par son organisation pour rapatrier les prisonniers de guerre marocains, au cours de la cérémonie officielle organisée pour l'occasion. “Ces initiatives qui ont été soutenues par de nombreux états et dernièrement par l'Espagne, ou encore l'année passée par l'Allemagne entre autres, ont abouti à la libération depuis le mois de février 2000 de plus de 700 prisonniers marocains”, a-t-il rappelé, ajoutant qu'il y avait eu “auparavant d'autres libérations”. Le délégué du cicr a, en outre, souhaité que “les autres questions humanitaires liées au conflit du Sahara Occidental et plus particulièrement celle des personnes disparues et celle des réfugiés trouvent une solution rapide”. Le responsable du cicr a adressé à cette occasion ses remerciements au Front Polisario et “à tous ceux qui ont œuvré et qui continuent à œuvrer pour que les questions humanitaires liées au conflit du Sahara Occidental trouvent une solution.” Le Front Polisario avait annoncé le 11 février la libération de 100 prisonniers de guerre marocains à l'occasion de l'Aïd-El-Adha et à la demande du président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar. La décision de libérer ces prisonniers de guerre, “s'inscrit dans le cadre des gestes de bonne volonté dont a fait preuve le Front Polisario durant toutes les années de conflit”, indiquait alors un communiqué du Polisario. En janvier dernier, 115 autres prisonniers de guerre marocains avaient été libérés, portant à 1 100 le nombre total de prisonniers libérés “unilatéralement” par le Front Polisario depuis le début du conflit au Sahara Occidental en 1975.