Les onze coordinations reunies à Raffour ont finalement tranché en faveur de la participation. Les archs conditionnent toujours leur participation au dialogue avec le pouvoir. C'est en tout cas la conclusion à laquelle ont abouti, jeudi et vendredi derniers, à Raffour (Bouira), les onze coordinations des archs, réunies en conclave de l'Interwilayas pendant plusieurs heures. Les préalables exigés par le mouvement citoyen de Kabylie à cette occasion ont été les mêmes que ceux mis en avant à chaque appel au dialogue lancé par le gouvernement. Il s'agit de “la libération des détenus du mouvement citoyen, l'arrêt et l'annulation des poursuites judiciaires, la révocation des indus élus issus des dernières élections, l'amnistie et la franchise fiscales couvrant la durée du mouvement pour les commerçants des régions concernées, la réintégration des travailleurs licenciés pour leur engagement dans le mouvement et la prise en charge du contentieux Sonelgaz”. Il faut dire, dans ce cadre, que le consensus autour du dialogue, avec la nécessité de l'assortir de conditions, n'a pas été difficile à obtenir entre les différentes coordinations des archs. Les lenteurs, les difficultés et les divergences rencontrées dans les précédents conclaves, qui les ont fait capoter d'ailleurs, ne sont pas apparues cette fois-ci. L'ensemble des coordinations avait, en effet, exprimé d'entrée leur accord en faveur du dialogue. La coordination de Béjaïa avait revendiqué, par ailleurs, la reformulation de l'offre de dialogue par le président de la République en personne. Dans cette nouvelle offre de dialogue, le chef de l'Etat devrait expurger de son vocabulaire le caractère “d'atteinte à l'unité nationale et à l'Algérie éternelle que comporte, selon lui, la plate-forme d'El-Kseur”, tel qu'il l'avait exprimé depuis Sétif, en juillet dernier. De même que les archs de Bouira avaient exigé à ce qu'il y ait une rencontre préliminaire avec le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, avant l'entame du dialogue proprement dit. dans le but de déblayer le terrain et lever toute ambiguïté. Cette proposition de Bouira a été jugée prématurée par la quasi-totalité des 277 représentants des coordinations présentes au conclave. Quant à la CADC, elle a exigé avant l'entame de toute discussion avec le représentant du Président, en l'occurrence l'actuel Chef de gouvernement, la prise en charge de toutes les revendications déjà exprimées à chaque occasion par le mouvement. La position de la CADC, qui a été jugée complète, a été par la suite ralliée par l'ensemble des coordinations. Dans la foulée, les conclavistes ont tenu à souligner le caractère “scellé et non négociable de la plate-forme d'El-Kseur”. Aussi et en perspective des pourparlers avec le gouvernement, les présents ont recommandé la mise en place de commission de réflexion au niveau de chaque wilaya aux fins d'élaborer un document de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur. En outre, le mouvement citoyen a pris la décision de célébrer, pour la troisième année consécutive, l'anniversaire du congrès de La Soummam à Ifri-Ouzelaguen, le 20 août prochain. Cette manifestation intervient, en fait, dans le but de la réappropriation des dates historiques par le mouvement citoyen. Il sera question, à cette occasion, d'un dépôt de gerbe de fleurs, d'une veillée et de l'animation de plusieurs meetings et rassemblements. K. S./A. D. Coordination interwIlAyas des archs, daïras et communes Déclaration Le mouvement citoyen des archs, daïras et communes, né des douloureux évènements du Printemps noir 2001, qui a tracé une ligne directrice pour l'aboutissement des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur, explicitée à Larbaâ Nath Irathène, a engagé une dynamique de protestation pacifique tendant à un changement radical répondant aux aspirations populaires. Après 28 mois de résistance face aux pratiques répressives du pouvoir maffieux et assassin, le mouvement citoyen a enclenché une large concertation avec la base citoyenne afin de répondre à l'appel au dialogue du premier magistrat du pays, engageant l'Etat à la mise en œuvre des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur. Tout en donnant une suite favorable au dialogue pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur pleine et entière, scellée et non négociable à Imchedalen, explicitée à Larbaâ Nath Irathène, la coordination interwilayas réaffirme le caractère national des revendications contenues dans cette plate-forme qui ne porte nullement atteinte à “l'unité du peuple algérien et à l'intégrité de l'Algérie éternelle”. L'obstination du pouvoir, durant 28 mois, à ne pas répondre favorablement aux revendications citoyennes a engendré un certain nombre d'incidences pour lesquelles la population exige l'engagement au préalable de l'Etat quant à leur prise en charge consistant en : - la libération des détenus du mouvement citoyen ; - l'annulation de toutes les poursuites judiciaires ; - la révocation des indus élus ; - le règlement du contentieux Sonelgaz ; - l'amnistie et la franchise fiscales couvrant la durée du mouvement (2001 à 2003) ; - la réintégration des travailleurs licenciés pour leur engagement dans le mouvement citoyen. En outre, le mouvement citoyen doit élaborer un document préparatoire de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur et de la concrétisation de l'engagement de l'Etat concernant les incidences énumérées auparavant avant tout contact avec le pouvoir maffieux et assassin. Ulac smah ulac Le combat continue. Raffour, le 15 août 2003