Sonatrach est sortie de ses métiers de base malgré la faiblesse de ses ressources humaines et surtout empiétant sur le terrain d'autres départements ministériels notamment dans le dessalement d'eau de mer, la production du ciment et projetant de fonder des banques. Sa filiale de transport aérien, Tassili Airlines connaît des débuts difficiles et son aventure dans les télécoms, avec Sonelgaz, a tourné au flop. La présence de Sonatrach dans le dessalement d'eau de mer n'est justifiée que par l'impératif d'avoir un partenaire solide comme associé aux différentes sociétés qui ont décroché les contrats des 13 stations que les pouvoirs publics ont construites. Mieux encore, elle est le principal acheteur de l'eau dessalée qu'elle cède à l'ADE qui, elle, ne peut payer le prix sortie d'usine. Le même rôle de partenaire idéal est confié à Sonatrach dans l'appel d'offres concernant la mine de fer de Ghar Djebilet. En reprenant les parts d'Air Algérie dans la compagnie aérienne Tassili, Sonatrach voulait frapper un grand coup en assurant son indépendance quant au transport de ses travailleurs du Sud, mais surtout concurrencer Air Algérie dans le transport domestique. Cependant, malgré un plan de vol pourtant bien établi par le ministre, Tassili Airlines peine à décoller. Depuis de nombreuses années, elle arrive certes à assurer une continuité dans la production du pétrole et garantir à l'Algérie des recettes confortables en devises, mais les compétences de Sonatrach s'arrêtent à ce domaine, celui de produire et commercialiser des hydrocarbures. Sonatrach n'est pas une société d'ingénierie, habituée à la gestion de process industriels complexes. En clair : Sonatrach ne sait pas construire des cimenteries ou réaliser des centrales électriques. Selon de nombreux spécialistes, cette dispersion à vouloir faire tout à la fois grâce à ses ressources financières a nui à son management global stratégique.