Les travailleurs de la Jucob de Boufarik, filiale d'Enajus, ont organisé un sit-in dimanche dernier au sein de la direction générale à Blida pour protester contre la situation dans laquelle ils se trouvent depuis plus de quatre années. Avec une entreprise totalement vidée de ses équipements de production dont certains ont été saisis par voie de justice parce que l'entreprise n'arrivait pas à honorer ses dettes vis-à-vis de ses fournisseurs, les travailleurs de cette entreprise totalement inactive vivent la torture morale au quotidien. Les employés occupent l'enceinte de l'entreprise sans rien faire durant toute la journée. Même les opérations de prestation de services pour lesquelles a optées l'entreprise pour essayer de renflouer ses caisses n'ont pas trop duré, à cause de certains clients insolvables. Selon le directeur financier du groupe, 30% de créanciers de la Jucob poursuivis en justice sont en prison. Ni privatisée ni relancée par l'activité, la Jucob semble laissée-pour-compte. Plusieurs directeurs nommés à la tête de cette usine de 90 travailleurs n'ont pu redresser la situation qui perdure depuis presque une décennie. Proposée à un producteur de jus dans le cadre de la privatisation, l'opération n'a pas abouti puisque l'acquéreur s'est heurté à un problème de foncier dont les services des domaines réclament la régularisation au prix actualisé de l'assiette de terrain évaluée à 25 000 m2. Récemment, dans le même cadre, une entreprise renommée de boissons gazeuses s'est désistée après avoir bien avancé dans les procédures d'acquisition avec l'actif et le passif de la Jucob. Hier, les représentants du syndicat de l'entreprise ont été reçus par le directeur financier du groupe Enajus (démissionnaire), pour parler au nom du directeur général, en réunion avec le SGP pour décider du sort de l'entreprise. Après négociations, les deux partenaires qui restent sous la réserve de la décision finale que prendra le SGP ont procédé à un protocole d'accord pour reprendre les négociations afin de discuter de la formule volet social au cas où l'entreprise ne serait pas relancée dans son activité. M. Bouzrou a par ailleurs annoncé aux syndicalistes que les deux mois de salaire non payés seront bientôt réglés avec la régularisation du nouveau SNMG. “Nous ne sommes pas responsables de la mauvaise gestion de l'entreprise. Nous sommes victimes d'un laisser-aller total qui nous a conduit à cette situation”, explique le vice- président de la section syndicale à la sortie de la réunion. Pour rappelle, la cour de Blida donnera son verdict le 13 du mois en cours sur le sort des responsables de l'Enajus condamnés déjà par le tribunal de Boufarik à des peines de prison allant de deux à cinq ans de prison ferme.