Une soixantaine de travailleurs exerçant au niveau de l'unité Jucob de Boufarik — relevant du groupe Enajuc — viennent d'organiser un sit-in au siège de ce groupe pour revendiquer leurs salaires qu'ils n'ont pas perçus depuis trois mois. « Nous sommes en plein Ramadhan et en pleine période de rentrée scolaire, l'Aïd El Fitr approche aussi alors qu'aucun responsable ne semble comprendre notre situation », nous dira un travailleur exerçant au niveau de l'unité en question depuis une vingtaine d'années. Pour un autre travailleur, c'est carrément le flou qui caractérise la gestion de l'unité Jucob de Boufarik depuis le début de l'opération de privatisation des unités du groupe Enajuc dont le siège est à Blida. « Nos salaires ne sont pas réguliers depuis 2004. La convention de branche concernant l'augmentation des salaires n'est pas encore exécutée et ce, en dépit des instructions de M. Louh, ministre du Travail, en 2006. Les œuvres sociales sont aussi absentes… Et dire que durant les années 1970 nos produits étaient fort appréciés et que notre unité constituait le fleuron de l'industrie du jus et de la conserverie en Algérie », regrettera-t-il. Signalons que la quasi-totalité des unités relevant du groupe Enajuc (une dizaine) a été privatisée. Seules Jucob de Boufarik et l'unité de Tahir (Jijel) n'ont pas encore fait l'objet d'une telle opération. Concernant la première unité, elle allait être rachetée par l'entreprise Vita-Jus suite à une soumission. Cependant, cette entreprise s'est désistée pour absence d'acte notarié, entre autres. Par la suite, ce sont les établissements Hamoud Boualem qui étaient candidats à son rachat. Or, ces derniers, d'après M. Kerba, PDG du groupe Enajuc, n'auraient pas accepté les orientations de la loi de finances complémentaire où il est stipulé que l'Etat doit détenir 34% des actions de chaque entreprise privatisée après la promulgation de cette loi. « Les problèmes de l'unité de Boufarik nous dépassent, ils doivent être réglés en haut lieu », nous dira-t-il.