Des dizaines d'entreprises algériennes, qui sous-traitent avec le groupe chinois Citic-CRCC, en charge de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, sont menacées de disparition faute de paiement de leurs factures. Certaines d'entre elles ont déjà mis la clef sous le paillasson alors que d'autres s'apprêtent à déposer leurs bilans, ont affirmé de nombreux chefs d'entreprise. Plus de 25 d'entre eux courent depuis plus de dix mois auprès des responsables chinois de Citic pour le recouvrement de leurs factures qui s'élèvent à 30 milliards mais, sans résultat. Lassés par les promesses non tenues et les longues attentes, ils menacent de bloquer les chantiers de Citic-CRCC si leurs appels ne seront pas entendus. “Nous accordons à Citic-CRCC un délai jusqu'à dimanche pour régulariser nos situations, faute de quoi, nous sommes contraints d'utiliser d'autres moyens pour recouvrer nos droits”, affirment à l'unanimité les responsables de ces entreprises. “Nous n'arrivons pas à trouver un interlocuteur de l'entreprise chinoise pour réclamer nos droits”, affirme un responsable d'une entreprise de travaux chargée d'approvisionner Citic-CRCC en agrégats dont les factures impayées depuis 9 mois se chiffrent à 7 milliards. “Les responsables de la direction n°2 de Khemis El-Khechna refusent de nous recevoir et nous renvoient à chaque fois chez les responsables de M4 et M3 de Lakhdaria qui, à leur tour, restent évasifs pour nous fixer une date de paiement de nos factures alors que les charges supplémentaires ne cessent de s'accumuler”, ajoute le même responsable d'entreprise. “Bien que nos factures n'ont pas été payées, nous sommes obligés de s'acquitter de l'IBS (impôts sur le bénéfice de la société), sans parler des salaires de nos employés et autres charges”, ajoute un autre entrepreneur dont la société de travaux publics emploie 30 travailleurs dont la moitié est en chômage. La colère de ces responsables d'entreprise est exacerbée par le silence des responsables chinois face à leurs doléances. Un silence qui s'apparente, selon eux, à un mépris à leur égard, comme l'explique un entrepreneur qui attend depuis plusieurs mois des réponses à ses réclamations adressées au directeur général de Citic-CRCC. Un autre sous-traitant nous exhibe une copie de la dernière lettre datée du 1er février 2010 qu'il a envoyée à ce même responsable, lui demandant le paiement de ses factures du mois de juillet 2009 d'un montant de 3 milliards demeurée sans réponse. Nos tentatives pour joindre les responsables de Citic et l'ANA sont demeurées vaines.