Les raisons de cette sanction et cette nomination font suite à l'affaire de dissimulation de chèques impayés d'un client d'un montant de 11,5 milliards de centimes par le DFC, déjà suspendu par sa direction. Organisée mardi passé et en présence du président du directoire du groupe industriel Onab, l'assemblée générale ordinaire de la filiale Onab-Premix (Office national des aliments de bétail) vient de relever de ses fonctions le P-DG de la filiale Onab-Premix d'Oran (installé depuis 2005) et a nommé un nouveau P-DG en la personne de M. Slimani qui occupait le poste de cadre dirigeant à la filiale GAO (groupe avicole de l'Ouest) à Mostaganem. Les raisons de cette sanction et cette nomination font suite à l'affaire de dissimulation de chèques impayés d'un client d'un montant de 11,5 milliards de centimes par le directeur du département finances et comptabilité (DFC), déjà suspendu par sa direction. Cependant, des révélations donnent froid dans le dos, si elles s'avèrent officielles. Nos sources affirment que l'affaire des chèques impayés remonte à 2007 et dure depuis trois ans (2007, 2008, 2009). Le département de finances-comptabilité dissimulait des chèques impayés, soit plus d'une quarantaine, à en croire un cadre de l'Onab. Un nombre de chèques sans provision et un autre en rétention sous forme de garantie, un délit puni par la loi puisque le client disposait de l'argent de l'entreprise à sa guise. Quant à la direction de la filiale d'Oran, les cadres de l'entreprise, le délégué du personnel (qui a un droit de regard sur la gestion), ils n'ont rien vu venir pendant trois ans. Le DFC, seul, a pu duper tout ce beau monde, à en croire les déclarations de certains. Rencontré pour plus d'informations, le DFC n'a pas été trop bavard et c'est son droit. Il a juste lâché : “Voilà les hommes avec qui on travaille.” Nous n'en saurons pas plus. On vient d'être informé que l'Onab-Premix exigeait un chèque visé pour les filiales UAB-Onab, ses sœurs jumelles du même groupe industriel, pour leur délivrer les condiments en minéraux vitaminés, mais pas pour le client privé des 11,5 milliards de dettes. Plus grave encore, l'Onab-Premix importe, fabrique et emballe ses produits dans des sacs au nom d'A…, l'entreprise du client principal auteur de l'affaire des 11,5 milliards de centimes. Ainsi, le client, sans aucun effort, prend le label de l'Onab-Premix, le vend au nom de son entreprise, mais l'achète avec des chèques sans provision de surcroît. “Voilà comment l'entreprise publique est gérée”, déclare un ex-cadre de la filiale. “Au lieu de récupérer ses milliards, l'Onab hypothèque ses unités pour payer ses employés. C'est absurde !” affirme un autre. Le P-DG relevé de ses fonctions a été affecté à un poste d'assistant dans l'entreprise, en attendant l'issue de cette affaire qui n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. Le commissaire aux comptes dépêché sur les lieux planche toujours sur le dossier. Il a encore une semaine d'investigations pour vérifier les écritures des comptes car il paraît que les comptes du groupe-mère Onab ont été faussés par les bilans de 2007 et 2008 de l'Onab-Premix d'Oran. Notons au passage que l'usine se trouve dans la daïra d'Oued Tlélat et compte 61 employés exactement, après le départ d'une cinquantaine entre retraite et départ volontaire.