Le juge d'instruction près le tribunal de Oued Tlélat vient d'ordonner la mise sous mandat de dépôt du DFC (chef du département des finances et comptabilité), dans l'affaire des douze milliards de préjudice de la filiale Onab/Prémix d'Oran, sous les chefs d'inculpation de dilapidation de deniers publics et falsification de documents de gestion financière. Il s'agit de la première plainte de la filiale Onab/Prémix contre le comptable de l'entreprise. La genèse de l'affaire remonte au mois de mars dernier, quand le commissaire aux comptes découvre la dissimulation de 43 chèques impayés d'un montant de 11,5 milliards de centimes, dont plusieurs ont été falsifiés. Devant cette situation explosive, le groupe Onab installe une commission interne qui découvrira plusieurs anomalies dans la gestion, ainsi qu'une quantité de produits périmés (280 000 tonnes). Face à ce scandale, l'AGO (l'assemblée générale ordinaire) refusa d'accorder le quitus à l'équipe dirigeante et releva le P-DG de ses fonctions avant de procéder à l'installation d'un intérimaire. Quant au DFC, la filiale procéda à sa suspension et déposa une plainte. Aujourd'hui, un P-DG par intérim a été installé en attendant l'issue du procès et tout porte à croire que d'autres suspects seront entendus dans une affaire qui n'a pas livré tous ses secrets. Après le départ à la retraite anticipée d'une quarantaine d'employés, les soixante restants n'arrivent toujours pas à réaliser ce qui vient de leur tomber sur la tête. En fait, tous les employés découvrent, avec stupéfaction, qu'en trois ans (de 2007 à 2009), leur entreprise était mal gérée sans que personne s'en rende compte. Autres dossiers brûlants, celui des employés licenciés abusivement et de la convention collective (dont nous avons une copie des documents), qui sont décriés par les employés de l'entreprise qu'ils jugent non conformes à la réglementation. Les enquêteurs ont du pain sur la planche pour éclaircir toutes les zones d'ombre qui persistent. Aujourd'hui, plusieurs cadres ont la peur au ventre tant que l'instruction n'a pas encore connu son épilogue.