Des experts russes et polonais examinaient, hier, les boîtes noires de l'avion du président polonais Lech Kaczynski qui s'est écrasé, samedi, en Russie afin d'établir les causes exactes de la catastrophe, Moscou mettant en cause les pilotes polonais. La catastrophe aérienne s'est produite, samedi matin, près de Smolensk (ouest) tuant les 96 occupants de l'avion, dont le président Kaczynski, son épouse et de nombreux hauts responsables polonais. Hier, “l'enregistreur de son et celui de données ont été livrés à un laboratoire (...) où, en présence de la partie polonaise, notamment des représentants du Parquet polonais, le travail sur leur analyse a commencé”, a déclaré le service de presse du ministère russe des Transports, cité par les agences russes. L'analyse est faite dans un laboratoire du Comité intergouvernemental d'aviation (MAK) à Moscou, a précisé le ministère. Les experts ont découvert que la bande de l'enregistreur de données était déplacée à l'intérieur de la boîte noire, “vraisemblablement en raison du choc”, a indiqué le MAK dans un communiqué, sans préciser si elle était endommagée. Parallèlement, des enquêteurs étudiaient les enregistrements des conversations entre les pilotes polonais et les contrôleurs aériens russes, a indiqué le Parquet russe. Une réunion de la commission gouvernementale russe chargée d'enquêter sur la catastrophe aérienne s'est tenue dimanche à l'aéroport militaire de Smolensk, près duquel l'avion présidentiel s'est écrasé. Samedi, les autorités russes ont mis en cause les pilotes polonais. Le commandant adjoint de l'état-major de l'armée de l'air russe, Alexandre Aliochine, a affirmé que les Polonais avaient ignoré les instructions des aiguilleurs du ciel russes, ces derniers leur demandant d'aller sur un autre aéroport en raison de mauvaises conditions météorologiques. L'appareil a accroché la cime d'arbres, s'écrasant à quelques centaines de mètres de la piste, lors d'une quatrième tentative d'atterrissage dans un épais brouillard, selon les autorités russes. La Pologne n'a encore fait aucun commentaire officiel à ce sujet. À Moscou, des expertises médico-légales ont commencé dimanche, selon le Parquet, alors que les premières dépouilles des victimes y ont été acheminées dès samedi soir.