Le tribunal criminel près la cour de Sidi Bel-Abbès a examiné, dimanche dernier, une affaire dans laquelle sont impliqués 10 mis en cause, dont un “émir” du GSPC, actuellement en fuite, originaire de la localité de Moulay-Slissen, poursuivis pour les chefs d'inculpation de constitution de groupe terroriste armé, financement et soutien aux terroristes. Les faits relatés à travers la lecture de l'arrêt de renvoi, remontent au début de juin 2009, soit une semaine après l'assassinat d'un élément de la garde communale, M. Djaghlouf, par un groupe terroriste, alors qu'il gardait son troupeau de moutons à la lisière de la forêt. À l'issue de leur forfait, les terroristes se sont également emparés du troupeau de moutons de la victime. Suite à cela et sur la base d'informations, une enquête a été déclenchée et a abouti dans un premier temps à l'arrestation du dénommé B. B., âgé de 32 ans, berger de son état. Ce dernier, selon les résultats des investigations menées par les enquêteurs des services de sécurité, avait été d'un grand soutien au groupe armé dirigé par l'“émir” Abdou Cheikh dit “Talha” et “les frères Allam, tous abattus en 2001 lors des offensives militaires”, originaires de Moulay-Slissen et qui écumaient les maquis de la région de Serradj-Zouaoui et la région de Tadjmout et ses environs. Selon l'acte d'accusation, B. B. a avoué aux services de sécurité qu'il avait passé trois jours au maquis et que sa mission consistait à fournir les groupes terroristes en denrées alimentaires et en informations sur les mouvements des services de sécurité, qu'il rechargeait leurs puces de portables et qu'il avait été aussi chargé de vendre au profit des terroristes le troupeau de moutons à des éleveurs, moyennant 5 000 dinars la tête. Pis encore, B. B., a avoué aux enquêteurs qu'il avait proposé à l'“émir” Abdou Cheikh dit Talha de se marier avec sa sœur âgée de 18 ans, mais cette dernière a carrément refusé d'épouser un terroriste. Appelés à la barre, les neuf autres mis en cause, notamment la sœur de B. B., dénoncés par B. B. et accusés de soutien au groupe armé, ont nié les faits qui leur sont reprochés. Au terme de son intervention, le représentant du ministère public a requis une peine de dix ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars à l'encontre de l'ensemble des accusés. Les avocats de la défense ont, en substance, axé leurs plaidoiries respectives sur l'insuffisance de preuves et demandé l'acquittement pur et simple. À l'issue des délibérations, B. B. a été condamné à un an de prison ferme tandis que les autres accusés ont bénéficié de l'acquittement.