Une association israélienne de défense des droits de l'homme, Hamoked, a appelé hier la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il annule un ordre militaire qui pourrait provoquer l'expulsion de “milliers de Palestiniens” de Cisjordanie. “La quatrième Convention de Genève impose une interdiction totale des déplacements forcés de civils de leur domicile”, affirme Hamoked. “Nous appelons tout Etat signataire de la convention à agir immédiatement afin que l'ordre (militaire israélien) soit révoqué”, ajoute l'association. Deux amendements ont modifié depuis mardi un ordre précédent sur les procédures d'expulsion de personnes “infiltrées” en Cisjordanie en élargissant la catégorie des personnes visées à toutes celles “qui ne disposent pas d'un permis”, sans préciser la nature exacte de ce document. L'ordre est désormais “formulé de façon tellement vague qu'il peut théoriquement permettre à l'autorité militaire israélienne de vider la Cisjordanie de presque tous ses habitants palestiniens”, accuse Hamoked dans un communiqué. L'ordre est entré en vigueur mardi. Hamoked a estime que pour la première fois depuis l'occupation de la Cisjordanie en 1967, les Palestiniens sont définis comme “infiltrés” ou “étrangers illégaux” sur leurs propres terres. “Non seulement les Palestiniens vivant en Cisjordanie peuvent être expulsés, mais, maintenant, ils peuvent se retrouver soudain considérés comme des criminels passibles de longues peines de prison, même s'ils n'ont rien fait de mal selon la loi”, déplore l'association.