Placé sur la façade principale d'un édifice public, le cadran solaire ne semble susciter la curiosité de personne en cet endroit entouré de nombreux commerçants informels et de passants indifférents. Présent au niveau supérieur du musée des arts et cultures populaires depuis des lustres, le cadran solaire est demeuré un précieux objet d'ornement même si les lignes qui traversent sa surface ont perdu leur couleur. Comme chacun sait, le cadran solaire est aussi un instrument qui permet de donner le temps grâce aux lignes horaires qui y sont dessinées par la lecture directe de l'ombre d'une feuille de vigne projetée sur sa surface. Outre l'heure, le cadran donne des indications sur les solstices d'été et d'hiver, ainsi que le mois, par le biais de l'ombre de la feuille de vigne qui le surplombe. D'ailleurs, une inscription située au bas du cadran explique la présence de la ligne rouge qui représente “la méridienne du temps universel sur laquelle se règlent les horloges”. Fixé sur un pan du mur de façade, et bien qu'ayant survécu aux événements et à la patine du temps, le cadran solaire ne semble pas avoir attiré l'attention des uns et des autres pour sa restauration d'autant que le bâtiment qui abrite le musée a fait l'objet d'importants travaux d'aménagement. D'ailleurs, la ville de Médéa, qui comptait plusieurs horloges mécaniques dont les tintements rythmaient l'activité de la vie urbaine, ne possède plus que quelques montres électroniques accrochées aux pylônes d'éclairage public. Car, chacun se souvient de ces horloges qui surmontaient les édifices publics tels que le siège de la mairie ou de l'inspection primaire et qui, naguère, donnaient l'heure par leurs sonneries et par la vue de leurs aiguilles. Ayant disparu du paysage du centre-ville, les reliques de certaines d'entre elles sont, cependant, encore visibles telles celles de la montre qui se trouve sur la façade de l'inspection primaire dont les aiguilles indiquent l'heure de sa mort. Pourtant, il ne faut pas de gros investissements pour donner vie à ces machines et au cadran solaire pour donner l'heure, restituer une partie de la mémoire de la ville et, par la même occasion, rendre service aux personnes qui voyagent et celles nostalgiques des années passées. Même si les horloges mécaniques sont un peu tombées en désuétude, il n'en demeure pas moins qu'elles sont toujours d'une grande utilité et font partie des objets à valeur culturelle et même artistique puisqu'elles sont aussi des éléments de décor du milieu urbain.