Un drame s'est produit mercredi aux environs de 17 h à Zemmouri. Le jeune Belarbi Hamza, âgé de 22 ans, a été blessé mortellement par méprise, par un policier dans la forêt du Sahel de Zemmouri. La mort du jeune homme atteint d'une balle a provoqué la colère de nombreux citoyens, notamment des jeunes de la ville. Les émeutes ont éclaté juste après l'enterrement de la victime. Les manifestants, après avoir bloqué la route par des pneus brûlés et des troncs d'arbre, s'en sont pris à l'agence de l'ADE qui sera incendiée. Le siège de l'APC, situé en face du commissariat, aurait pu subir le même sort si les CRS, dépêchés en grand nombre sur les lieux, n'avaient pas usé de bombes lacrymogènes pour dissuader les jeunes émeutiers. Ces derniers arrivent tout de même à saccager plusieurs véhicules appartenant à l'APC. La station de béton de l'entreprise Cosider a été également endommagée et des poteaux téléphoniques arrachés. Les jeunes en colère se sont ensuite dirigés vers le siège de la BMPJ en lançant des slogans hostiles à la police et aux pouvoirs publics, mais là aussi ils seront repoussés par les CRS qui ont usé de bombes lacrymogènes pour les disperser, alors que les manifestants répondent, quant à eux, par jets de pierres. On dénombre sept blessés, dont trois policiers et quatre citoyens, selon une source hospitalière. Le calme n'est revenu que vers 21h à Zemmouri. Sur les circonstances de la mort du jeune Hamza, la version donnée par son frère et ses amis ne concorde pas avec celle donnée par des policiers. Les premiers affirment que la victime faisait du footing dans la forêt quand il a été surpris par une balle qui l'a touché à la nuque. “Hamza avait un walkman et ne pouvait donc dans ce cas entendre les injonctions des policiers qui avaient la possibilité de tirer des coups de sommation ou à la rigueur tirer aux pieds, mais pas directement sur la tête”, affirme un de ses proches voisins. Un autre jeune ajoute que ce n'est pas la première fois que des bavures sont enregistrées à Zemmouri, mais celle-ci est de trop, précise-t-il. Les frères et les amis de la victime avaient déjà manifesté leur courroux devant l'unité d'urgences médicales (UMC) de Boumerdès où a été transféré le jeune Hamza. Des dizaines de jeunes se sont regroupés devant cette structure pour exprimer leur désapprobation. Ils s'en sont pris aux policiers présents en les accusant de “tueurs”. Le frère de la victime en larmes tente de les calmer, mais les jeunes excités ont continué à exprimer leur colère. Nos tentatives pour avoir la version officielle de la police sont demeurées vaines, mais selon des sources émanant de cette institution, le jeune Hamza était attablé à un café dans la forêt du Sahel et aurait tenté de s'enfuir à la vue des policiers qui étaient en civil. Ces derniers avaient une mission commandée de mettre la main sur un terroriste notoire écumant la forêt du Sahel. Mais c'est l'enquête demandée par le procureur près le tribunal de Boumerdès qui va déterminer les circonstances exactes de cette tragédie. C'est ce que nous a indiqué une source judiciaire proche de ce même tribunal. La même source a tenu à rassurer que toute la lumière sera faite sur la mort du jeune Hamza. Le procureur saisi du dossier va entendre toutes les parties concernées, notamment les témoins présents sur les lieux du drame.