Un mort, beaucoup de colère, des affrontements et des interrogations. Tel est le résumé que l'on peut faire des événements qui ont ébranlé la localité balnéaire de Zemmouri, à 12 km à l'est de Boumerdès, ces derniers jours. Quatre jours après la mort du jeune B. Hamza, tué par un élément des services de sécurité dans la forêt de Sahel, la tension était toujours sensible hier au chef-lieu communal. Les forces de sécurité étaient sur le qui-vive, bien que le calme soit revenu depuis hier matin. Les commentaires sur la mort de Hamza vont bon train et tout le monde attend les résultats de l'enquête préliminaire. Hormis les témoignages recueillis çà et là auprès des habitants et certains proches de la famille de la victime, aucune version officielle n'est encore communiquée quant aux circonstances de ce drame qui a soulevé la population de cette localité contre ce qu'elle qualifie de « hogra » et d'« injustice ». un sentiment d'indignation En effet, les personnes interrogées s'accordent toutes à dire que Hamza était bel et bien la victime « collatérale » de la lutte antiterroriste et de la situation qui prévaut dans cette localité aux grandes potentialités touristiques. Contrairement aux déclarations des membres de la famille de la victime, qui se démarquent de la tournure prise par les événements, les jeunes se disent tous prêts à revenir à la charge si jamais on tarde à libérer leurs camarades arrêtés dans la soirée de vendredi dernier. « Nous demandons que justice soit faite et dégageons toute responsabilité de tout ce qui s'est passé dans notre localité après la mort de Hamza. Pour les autres détails, nous sommes confiants en notre justice et c'est elle qui va déterminer les circonstances du drame. Nous, nous avons affaire au policier qui est derrière la mort de notre fils et pas au siège de l'ADE et autres », indique L. Ali, un proche de la famille de la victime. Et d'enchaîner : « Hamza a été tué dans un endroit calme très connu, à quelques mètres seulement du café de son oncle, où il travaillait comme serveur depuis plus de quatre ans. » De son côté, Zaki, qui tient une échoppe d'alimentation générale dans le quartier, note que « les témoins qui avaient assisté à la scène ont confié que Hamza était en train de jouer aux boules avec ses amis. Soudain, il a entendu un coup de feu en se retournant, il a aperçu des hommes armés en civil. Croyant sans doute que c'étaient des terroristes, il a tenté de fuir… Un des policiers a tiré et l'a atteint de plusieurs balles en différentes parties du corps », relate-t-il. Certaines sources proches des services de sécurité précisent que les policiers étaient venus de Boumerdès dans le cadre d'une mission commandée, sans donner plus de détails. Hier, le sentiment des habitants que nous avons rencontrés était marqué par l'indignation. La colère, suivie d'affrontements qui ont opposé les jeunes de cette région aux forces de sécurité, le saccage de l'unité de ADE et le siège de la CNAS, exprime la détresse cumulée des habitants de cette région contre laquelle le sort semble s'acharner.