Résumé : Durant sa promenade dans les vieux quartiers, Mohamed tombe sur une bonne affaire. Un vieil homme lui propose l'achat de sa maison à un prix défiant toute concurrence. 30eme partie Mohamed demande l'acte de propriété et remet l'argent au bonhomme. Mais ne sachant pas lire, il propose à l'homme un café et en profite pour faire lire le papier par une tierce personne. Un inconnu rencontré au café confirme la légitimité de l'acte et conseille à Mohamed de se rendre chez un homme de loi pour faire enregistrer l'acte de propriété et le transférer à son nom. Mohamed ne se le fait pas répéter deux fois. Et malgré l'heure tardive, accompagné d'Ali et de l'ancien propriétaire, il se rendit chez un homme de loi dont le bureau n'était pas très éloigné et fait le nécessaire le soir même. Il en ressort alors rassuré quant à l'achat fructueux qu'il venait d'effectuer et échangea une longue poignée de main avec le vendeur avant t'embrasser Ali. Ce dernier ému, tient à raccompagner Mohamed jusqu'à son domicile. Pour une première tentative dans la grande ville, ce n'était pas mal du tout. Content de lui-même, Mohamed ouvrit la porte de son logement et s'avança fièrement dans le patio. Il contemple un moment la grande cour puis tendit la main à Ali et l'entraîna dans les escaliers qui mènent au premier étage. Là, il déambulèrent comme deux écoliers contents de leurs résultats scolaires et visitèrent les chambres et les balcons carrelés et prolongés par une vaste terrasse. Mohamed prit une longue inspiration avant de lever les bras au ciel étoilé dans une prière de remerciement à Dieu. Il sentit les larmes couler sur ses joues et pensa à sa maman qui aurait été fière d'habiter un endroit aussi confortable. “Merci mon Dieu. Merci maman. Que Dieu ait ton âme. " Il se penche en avant et contemple à travers la terrasse la vue panoramique de la ville qui s'étendait à ses pieds. Les grandes rues étaient éclairées par des lampes à gaz et on voyait vaciller ça et là les flammes des lampadaires. Mohamed n'avait encore jamais vu cela. Dans son bled, on s'éclairait encore avec des torches ou des bougies, ou tout simplement à la lumière de l'âtre. Il tendit les bras et sentit l'air frais de la nuit pénétrer dans ses poumons. Ali le regardait ému. Après un long moment de méditation Mohamed se retourne vers lui : - Ali ! Tu es toujours là mon ami ? Ali s'approche. - Je suis là. Tu parais tellement ému que je n'ai pas eu le courage de te laisser seul. Mohamed entoure les épaule d'Ali de son bras puissant. - Ali, tu m'as porté bonheur. Je crois que c'est grâce à toi que j'ai pu tomber sur une telle affaire en si peu de temps. Qui aurait pu deviner à mon arrivée, hier, dans cette ville, que dès le deuxième jour, je serais propriétaire de cette grande et belle résidence ! Ali sourit. - C'est ton bon cœur, Mohamed, qui a fait de toi un homme heureux. Tu es quelqu'un de serviable et de sérieux, et Dieu n'abandonne jamais les siens. - C'est toi qui parle comme ça, petit voyou, répondit Mohamed en éclatant de rire. Sans se vexer Ali reprend : - Certes, je suis un voyou, mais je sais reconnaître le bien du mal. Mohamed continue de rire. - En voilà un bel exemple de civisme et de modestie. Mais crois-moi, Ali, les prières de ma mère y sont pour beaucoup dans ce premier pas en ville. Y. H. (À suivre)