Après la clôture des dossiers, le chef de daïra rassemble une commission qui comprend, entre autres, le président de l'APC, pour étudier ces derniers. Après leur classement, des enquêtes sont menées par la brigade du logement pour vérifier les dossiers de chaque candidat, et la décision finale sera prise par pointage. Cent cinquante logements en cours de construction sont programmés pour 2010 à Hassi el-Ghella, le long du pont qui mène vers la plage de Sassel. Sur le même site, 50 unités supplémentaires sont également planifiées pour cette année. D'après M. Gharas, président de l'APC de Hassi el-Ghella, sa commune peut prendre en charge plus de 1 500 logements suite à la grande demande et la disponibilité des terrains dans le plan du développement de l'aménagement urbain. Dès le lancement d'un projet de logements, la tension monte à Hassi el-Ghella et les citoyens se présentent constamment à l'APC pendant plusieurs mois en essayant, d'une manière ou d'une autre, d'accroître leurs chances d'obtenir un logement social et d'influencer la décision des responsables locaux. Tous les moyens sont bons, la corruption, les fausses déclarations pour justifier le besoin d'un logement, selon notre interlocuteur. Il existe même des gens qui déménagent chez un membre de leur famille et ne trouvent aucun problème à occuper le garage pour bénéficier d'un toit, alors que d'autres sont davantage dans le besoin. Veuve, mère de six enfants, fille de chahid et occupant un logement de fonction, Khadija, 55 ans, affirme qu'elle attend toujours un logement depuis 1997 et considère qu'elle est prioritaire par rapport à plusieurs bénéficiaires de logement. Elle a déposé son dossier à l'APC et l'a renouvelé en 2004, sans résultat. “J'occupe avec mes enfants un logement de fonction et je suis à deux ans de la retraite. J'ai demandé une explication au P/APC, il m'a répondu que je n'ai pas droit à un logement parce que j'en occupe déjà un maintenant.” Elle se demande s'il faut qu'elle se retrouve sans abri pour bénéficier d'un logement social. Une autre famille vit la même situation. Hadja Zohra, 60 ans, occupe avec ses enfants et sa belle-fille deux petites pièces-cuisine dans un haouch qu'elle a hérité de son beau-père avec d'autres membres de la famille qui refusent, pour leur part, de vendre la maison. “Mon fils aîné a pris une chambre avec sa femme et leur bébé et je partage l'autre pièce avec mes deux autres enfants. On vit une souffrance quotidienne et on manque de moyens pour acheter une maison.” D'autres familles ont refusé de parler de peur de perdre tout espoir d'avoir un logement social. À ce propos, le P/APC démentira l'injustice commise envers ces familles, affirmant qu'elles n'avaient pas les points nécessaires pour bénéficier d'un logement. “Chaque dossier est bien étudié par les représentants des directions concernées par le relogement au sein de la wilaya de Aïn Témouchent et la daïra d'El-Amria. Il y a des procédures à suivre durant des mois avant de prendre la décision finale.” Répondant aux accusations des citoyens, le P/APC ajoute que “les veuves et les filles de chahid ne sont pas favorisées par rapport aux autres demandeurs. Et je vous assure que si ces gens avaient droit à un logement, j'aurais fait mon possible pour qu'ils l'obtiennent.”