C'est du jamais vu dans le traitement d'un dossier disciplinaire par la Fédération internationale de football. De retard en retard, l'instance de Joseph Sepp Blatter n'arrête pas de surprendre par son laisser-aller, elle qui a l'habitude d'agir avec une célérité à toute épreuve dans la gestion des affaires de ce genre. Six mois après les évènements du caillassage de l'autobus de la sélection algérienne, qui remontent au 12 novembre 2009, aucune sanction n'est encore tombée. Pire, on en est encore au stade des auditions des parties concernées, notamment l'Egypte. Ce qui inquiète le plus, ce sont les déclarations contradictoires émanant des responsables de la Fifa. En effet, alors que l'on croyait que le verdict tomberait le 18 mai prochain comme l'avait annoncé le patron de l'instance suprême du football mondial de Dubaï, il y a quelques jours, la commission de discipline de la Fifa indique qu'elle auditionnera la partie égyptienne à la même date. Pourquoi tout ce retard dans cette affaire, dont les faits sont très clairs et ne nécessitent guère une si longue durée pour sanctionner le fautif ? Personne n'arrive à expliquer cette attitude de la Fifa, qui frappait habituellement d'une main de fer quand il s'agissait de la sécurité des joueurs. Et ce ne sont pas les exemples de lourdes sanctions qui manquent, lorsqu'il a été question d'affaire de ce genre. C'est dire que le laxisme de la Fédération internationale est pour le moins inexplicable surtout qu'il y a eu blessures de joueurs devant participer à un match. Déjà, la Fifa a fauté en autorisant le déroulement du match au Caire avec l'insupportable pression qui y régnait, car seul Dieu sait ce qui se serait passé si jamais les camarades de Mohamed Abou Trika n'avaient pas battu l'Algérie et réussi à arracher le droit de disputer le match d'appui. Par son consentement à faire jouer la rencontre au Cairo Stadium, elle a mis en danger la vie de tous les membres de la délégation et des supporters algériens, dont bon nombre a passé des moments effroyables après la fin du match. On peut même lui reprocher d'avoir contribué à exacerber la tension entre l'Algérie et l'Egypte. Six mois plus tard, Algériens et Egyptiens n'arrivent pas à se réconcilier par la faute d'un match de football mal géré par la Confédération africaine de football avec le concours de la Fifa. Connaissant parfaitement la rivalité existant entre les deux pays lorsqu'il s'agit d'une qualification à ce niveau de la compétition, la CAF et la Fifa auraient dû prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter des situations antérieures d'autant plus que les Egyptiens ont la réputation de ne reculer devant rien pour venir à bout de l'adversaire. Et l'Algérie n'est pas la première à le signaler. Il appartient donc à la Fédération internationale de football de mettre un terme à ses tergiversations et de prendre les décisions, qui s'imposent, rapidement pour que ce qui s'est passé au Caire le 12 novembre 2009 ne se reproduise plus.