Il n'y a pas lieu de béatifier le métier de journaliste comme il n'est nul besoin de le diaboliser. Il faut le situer à sa place ; celui d'informer. Uniquement informer. En cette journée de célébration de la liberté d'expression, la question récurrente porte sur l'état de la presse. Jamais, il n'y eut autant de questionnements, d'autant plus, qu'un mois auparavant, a été rappelé le 20e anniversaire de la promulgation de la loi sur l'information. Aussi faut-il s'en consoler ou s'en désoler ? S'en consoler pour dire qu'elle constitue un des vestiges de l'après-Octobre 88, qu'elle a été l'un des remparts pour la sauvegarde de la République, au prix d'un lourd tribut. S'en désoler quand on voit l'état de la presse vingt ans après, et ces amis qui nous quittent un par un, victimes des dégâts collatéraux de cette tragédie nationale dont la dernière à partir sans bruit fut Baya Gasmi, cette grande dame irréductible à toute compromission. Aujourd'hui, une multitude de titres a fleuri où chacun se bat pour un espace d'expression à la mesure de ses ambitions et de sa ligne. Si véritablement, il y a encore des niches de marché à prendre, il faudrait que cela se fasse dans un climat d'éthique et dans un code, encore non écrit, de déontologie, avec en première ligne le respect du lecteur, seul juge, par un acte d'achat volontaire. Hélas de constater que la règle qui régit la profession n'est pas respectée par tous. Mais tous, nous risquons de payer pour l'inconscience de certains par la mise en œuvre, par l'entremise des pouvoirs publics, de textes réglementaires plus rigides et contraignants. Aussi, il n'y a pas lieu de béatifier le métier de journaliste comme il n'est nul besoin de le diaboliser. Il faut le situer à sa place ; celui d'informer. Uniquement informer. N'étant pas classé dans les intermittents du métier, le journaliste ne peut se cloîtrer à produire uniquement des bonnes nouvelles quand les moins bonnes se bousculent pour prendre d'assaut les pages et la une du journal. Et ce n'est pas pour autant qu'il n'aime pas son pays ou qu'il n'est pas patriote quand il n'est pas accusé ouvertement de travailler sous les ordres. Un titre, c'est avant tout une équipe avec cette soif d'informer même si, de temps à autre, il y a des ratages dont il faut faire son mea-culpa. O. A. [email protected]