À l'occasion du mois du Patrimoine, le palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger a organisé, du 27 avril au 5 mai, une exposition intitulée “Des tissages algériens, à propos de la symbolique du signe”. Toujours dans le même contexte, une rencontre-débat a été organisée, mercredi dernier, en guise de clôture de ladite exposition. Ayant pour thème “La symbolique du signe dans le tissage”, cette rencontre, modérée par Noureddine Saoud (chanteur andalou et préhistorien) se voulait un espace libre de débat pour les artisanes participant à cette exposition afin de faire part de leur métier, mais surtout de cette tradition du signe qui revient tout le temps dans leur tissage. Prenant la parole en premier, Mme Bouchentouf, directrice du Palais de la culture et initiatrice de cet événement, a tenu à rappeler que “depuis la nuit des temps, l'homme a voulu marquer son passage, laisser son empreinte. À travers ces tissages, on retrouve des signes qui nous interpellent. Des signes qu'on retrouve dans différentes régions”. Tout au long de cette rencontre, l'assistance prenait la parole, chacun y allait de son avis, de ce qu'il sait. Reflet de la transmission des connaissances, le signe a toujours été un élément culturel fondamental. Considéré comme un vecteur important de communication, il est aussi qualifié de révélateur de l'identité culturelle et sociale. Dans ce sillage, Samia Zennadi-Chikh (archéologue et éditrice) affirmera que “les signes sont fonctionnels. Ils sont des symboles des tribus. Leur cohabitation dans les tapis montre leur cohabitation culturelle”. Par ailleurs, et hormis la diversité et cette cohabitation que véhicule le signe dans le tissage, il n'en demeure pas moins qu'il reste un code. Une jeune mariée pour exprimer sa joie ou sa peine à sa mère recourra au signe qu'elle utilisera comme code. Les signes figurant dans le tapis algérien, on les retrouve ailleurs. La plupart s'inspirent de la nature. La différence réside dans la signification qui diffère d'une région à une autre. Quant aux tisseuses présentes, représentant 14 wilayas, elles ont été unanimes à affirmer qu'avant d'“être un métier, le tissage est un travail de sentiment, d'une vie. C'est une histoire d'amour”.