Il était bien furieux, l'attaquant du Mouloudia d'Oran, Nasreddine El-Bahari, à la fin du match de mardi dernier ayant opposé son team au leader du classement, le MCA. Remplacé peu après l'heure de jeu, El-Bahari n'avait d'ailleurs pas du tout caché sa désapprobation de ce choix en rejoignant illico presto le vestiaire, prenant sa douche bien avant la fin de la rencontre pour ne pas à avoir à faire face à son entraîneur, Omar Belatoui en l'occurrence, et d'éviter ainsi un clash qui semblait inévitable. Restant à carreau du reste de l'équipe, l'attaquant de pointe des Rouge et Blanc n'a, d'ailleurs, pas mâché ses mots à l'encontre de son driver, affirmant crûment ne pas être d'accord avec la décision du coach prise à son égard. “Ce n'est ni juste ni logique que je sois toujours celui qui paye les frais d'un changement. À chaque fois que l'entraîneur décide d'opérer un changement, c'est moi qu'il fait remplacer. Je ne peux plus accepter cette situation. J'ai le statut de meilleur buteur du club et j'entends bien être considéré comme tel. Des joueurs qui sont bien moins efficaces que moi se voient responsabilisés et profitent d'un temps de jeu bien supérieur au mien alors que je suis le plus efficace. Tout cela n'est pas clair. Je le dis franchement, face au MCA, je ne méritais pas de sortir car j'étais dans un bon jour, d'ailleurs la réaction du public à ma sortie en est la meilleure preuve”, tancera d'ailleurs, sur ce point précis Nasreddine El-Bahari. Cette réaction du public semble, cela dit, avoir atténué sa “grande déception”. “Le public mouloudéen a tout compris, c'est ce qui explique son refus de me voir remplacé. Je pense que le message des supporters a été clair, net et précis”, indiquait El-Bahari qui a, comme signe de protestation, manqué la séance d'entraînement du lendemain… La crise réunifie la famille mouloudéenne Ceux qui ont assisté, mardi dernier, au choc entre le Mouloudia d'Oran et son homonyme de la capitale auront certainement senti ce zéphyr de nostalgie qui a légèrement soufflé sur le stade Ahmed-Zabana avec la présence fort remarquée de quelques anciens qui ont fait rappeler aux socios du club de bien beaux souvenirs. Le buteur historique des Verts et non moins double meilleur buteur, double meilleur joueur et double champion d'Algérie avec le MCO en 1992 et 1993, Abdelhafid Tasfaout, l'icône du club que demeure toujours Si Tahar Cherif El-Ouazzani, l'ancien arrière-gauche et ex-dirigeant bien connu Arzeki Lebbah et son compère de toujours et également ancien de la maison Benyoucef Boutkhil, ou encore Medjahed Senouci et l'ancien dirigeant Hassan Kalaïdji ne passèrent, ainsi, guère inaperçus. Surtout que bien qu'ils n'approuvent pas forcément la politique de l'actuelle président Kacem Elimam, ces anciens sociétaires de la belle époque des années 1980 et 1990 que sont Si Tahar Cherif El-Ouazzani, Arezki Lebbah, Benyoucef Boutkhil et autres Medjahed Senouci et Foussi Tayeb ont quand même affiché publiquement leur soutien à l'équipe en ces temps difficiles où le maintien n'est pas encore acquis et ne le sera qu'à la force des jarrets. “On ne veut pas revivre ce que toute la ville a enduré lors de la rétrogradation du club en mai 2008. C'est la raison principale de notre présence ici. Le MCO, c'est notre seconde famille à tous. On aime le MCO par-dessus tout et même s'il y a des divergences de vue en matière de gestion humaine ou financière, l'on se doit d'être présents en ces moments afin d'apporter un petit peu de réconfort et de soutien moral aux joueurs et à l'entraîneur qui en ont bien besoin, surtout en cette fin de championnat de tous les dangers”, soulignait d'ailleurs très lucidement l'ancien arrière-gauche Arezki Lebbah qui, en compagnie de son fidèle ami et compagnon de route Benyoucef Boutkhil, a suivi la rencontre debout. Pour sa part, Si Tahar Cherif El-Ouazzani a préféré faire un saut au vestiaire à la fin de la rencontre, question de glisser un petit, mais si significatif, message de soutien et d'encouragement à son ami et Omar Belatoui ainsi qu'aux joueurs. “Je pense que l'équipe a bien réagi, ce qui nous a quelque peu soulagés. Le maintien n'est pas encore assuré pour autant. Il faudra encore être très solidaires, redoubler d'efforts et faire le maximum pour continuer sur cette nouvelle dynamique. Le maintien est à ce prix et les joueurs l'ont bien compris”, estimait un Cherif El-Ouazzani essoufflé mais un tantinet satisfait. Se tenant loin des projecteurs mais fidèle parmi les fidèles, l'ancien dirigeant Hassan Kalaïdji a, lui aussi, tenu à afficher son indéfectible soutien à l'équipe en ces temps de vaches maigres, lui dont la nostalgie au grand MCO des Eightees dont il était l'une des figures de proue se fait de plus en plus ostensible.