Au moment où l'Algérie se place parmi les derniers de la classe en matière d'informati-sation et de pénétration d'Internet, elle se situe dans le peloton de tête en matière de piratage. Une troisième place amplement méritée… Un site, un clic et la boîte est remplie. Musiques, logiciels, films. Tout est susceptible de faire l'objet de piratage qui a proliféré en Algérie. Certains se sont spécialisés dans les DVD. Toutes les nouveautés sont disponibles et à des prix défiant toute concurrence. Et c'est tant mieux ! dit le client qui peut s'offrir pour moins de 100 dinars une compile DVD. Mais au pays du PC clone, même des institutions sont affectées par le logiciel piraté. Paradoxalement au moment où l'Algérie se place parmi les derniers de la classe en matière d'informatisation et de pénétration d'Internet, elle se situe dans le peloton de tête en matière de piratage. Une troisième place amplement méritée… pour plusieurs raisons. Les prix des logiciels d'origine, des CD et autres DVD se situent bien au dessus de la bourse de l'Algérien moyen et de la petite entreprise. Facteur qui encourage davantage la pratique illégale qui commence à se généraliser et à toucher tous les produits. Une législation obsolète et inadaptée qui souffre de plus de l'absence de mécanismes et d'hommes pour l'appliquer. Car, dans quelle mesure peut-on compter par exemple sur l'Office des droits d'auteur, l'Onda, pour lutter contre le piratage alors qu'il se trouve depuis des années dans une situation de SDF après avoir été délogé de son siège à Ben Aknoun ! Situation qui perdure et perturbe le fonctionnement de ce seul organe de protection des droits intellectuels. Il aura fallu à Microsoft le courage de s'installer en Algérie pour pouvoir protéger ses produits dont les copies pirates ont inondé tous les PC et le marché. Pour l'anecdote, un ancien ambassadeur américain a été choqué de voir des clips américains passer en boucle sur les écrans accrochés à tous les coins des couloirs de Riadh El-Feth ; des clips dont les droits n'ont jamais été payés. Depuis sa plainte aucun clip n'est passé, mais combien de CD et DVD de ce genre, piratés se vendent chaque jour chez certains disquaires et sur les tables informelles ? La disponibilité et les prix des produits conjugués à l'incapacité à contenir le phénomène continueront à alimenter le piratage. Et ce ne sont pas les filtres et autres flics informatiques qui pourront mettre à terre cette pratique qui s'est érigée en véritable marché parallèle et contre le diktat et le monopole des grandes sociétés. L'open source se positionne sur certains segments comme une alternative au produit d'origine.