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Images et sons à la pelle
Boulimie télématique. phénomène de société
Publié dans El Watan le 08 - 02 - 2007

Dans l'intimité des domiciles connectés ou dans la pénombre des cybercafés, le téléchargement de musiques et de films est devenu un sport en pleine expansion.
Il suffit d'un clic pour que le film, la musique ou le clip soit sous les yeux. Viva Internet et viva le téléchargement ! Ce pain béni tombé du ciel ravit les jeunes Algérois férus de films étrangers. Tentez l'expérience et prononcez le mot téléchargement dans une salle comble de monde. Si vous êtes au travail, certains se mettront à siffloter l'air de rien. A la vitesse grand V, ils raseront les murs pour s'octroyer une place loin de vous, loin de ce mot. Ceux-là, pas de doute, ils le connaissent. Si bien que lorsque vous les voyez affairés derrière leur écran d'ordinateur, ils sont en passe de graver la dernière sortie cinéma. Pas la dernière sortie française, vieille de six mois par rapport aux sorties de cinéma américaines. Non, la dernière sortie de films américains. Encore tout chauds. Lorsque vous dites à haute voix « téléchargement » dans un cybercafé, certains feront la moue. En effet, le téléchargement requiert de la puissance, puissance qui sera absorbée par le Pc qui télécharge et diminuera la capacité des autres. C'est ainsi que ses voisins prendront dix fois plus de temps à ouvrir tout simplement leur boîte aux lettres. Salim est un fin connaisseur. Il possède le logiciel qui permet de naviguer sur des sites lui permettant de télécharger musiques ou films. Et puis, il connaît tous les cybers de la capitale possédant suffisamment de puissance pour permettre les téléchargements. Dans un des cybers qu'il a mentionnés, l'ambiance n'est pas à la fête mais au commerce. Et le temps c'est de l'argent, on le comprend vite. Situé dans la rue Hassiba Ben Bouali, le gérant ne tient pas trop à parler de téléchargement. Le mot, d'emblée, lui fait peur. « Vous êtes qui vous ? », dit-il pour toute réponse. A peine rassuré sur le bien-fondé de l'enquête, il explique entre deux grognements : « On ne laisse pas les gens télécharger ». Il se trompe l'animal et notre indicateur (Salim) connaît bien la boîte, ce qui nous servira. « Pourtant, vous avez du 4 gigas. Vous ouvrez la nuit pour 150 Da de minuit à 6 h. Ce n'est pas pour permettre les téléchargements ? », indique-t-on. « Ouais, avant. Plus maintenant. Cela ne rapporte rien de laisser les gens télécharger leur film ou leur musique, explique-t-il. La journée, c'est hors de question et cela se comprend bien puisque ça gêne les autres clients. Maintenant on propose à nos clients de voir le film sur le Pc dans le cyber sans avoir à télécharger ». Il montre une cinquantaine de films qu'il a enregistrés sur le serveur principal et qu'il a lui-même téléchargés. Ce ne sont pas les plus récents », dit-il en guise d'excuse. Les films ont six mois. « Depuis l'avènement du forfait à 1200 DA par mois pour une connexion illimitée, le téléchargement se fait à la maison », raconte Salim les yeux pétillants. Et là encore, il sait de quoi il parle. Las de fréquenter les cybers la nuit pour télécharger des films ou des albums de musique, Salim s'est vite jeté sur la connexion via la maison. « C'est vrai que la connexion est lente, et pour avoir un film il faut attendre longtemps mais on s'en moque, quelle que soit la durée de connexion, on paie un forfait de 1200 DA », ajoute-t-il. Un autre cyberman, Hassan, rencontré dans ces théâtres d'Internet vers la place 1er Mai à Alger confirme la tendance de la connexion à la maison : « Vous connaissez le gars qui vend des logiciels informatiques juste à côté, et bien lui, il se connecte chez lui ». Selon lui, le téléchargement à partir d'un cybercafé c'est de la poudre aux yeux. « C'est vrai que j'ai un contrat pour avoir une puissance de 4 mégas, mais en réalité, j'ai du 512. J'ai honte de dire que j'ai du 4 mégas, car les gens penseraient que je les prends pour des imbéciles. Quand on se connecte, c'est à peine du 512. » Son cyber propose la nuit de connexion à 150 DA. Il ne croit pas non plus que le téléchargement soit un phénomène de masse. « Ils ne sont pas nombreux à maîtriser la technique et à s'en donner le temps. Le téléchargement ce n'est pas pour nous, on est encore loin ». Selon lui, la principale distraction des jeunes via Internet est le chat : « Certains savent à peine ouvrir leur boîte aux lettres ». Il va falloir du temps avant que le téléchargement se « démocratise » et ce ne sont pas les forfaits proposés par différents providers qui vont changer la donne. « Ils vous font des forfaits, mais qui peut passer la nuit à attendre le téléchargement d'un film à 128 mégaoctet peut durer toute une nuit. Même lorsque certains providers promettent des vitesses de connexion appréciables comme du 10 gigas, il faut voir que derrière, il n'arrive même pas à assurer avec les 2 gigas », précise-t-il. Désabusé, il ne fera pas grand cas de cet état des choses. « J'ai des centaines de films, des centaines de musique MP3 », précise Ahmed. Idem pour Salim. Les dernières sorties de films ou de tubes sont dans sa bibliothèque. Le tri ou la sélection ne se fait pas en fonction des goûts ou des préférences, mais en fonction de la nouveauté. Tout ce qui vient de paraître ou de sortir dans les salles est bon à télécharger. Souvent, les internautes ne savent même pas de quoi il s'agit. « On a annoncé la mort des vidéoclubs un milliard de fois, mais je n'y crois pas. L'arrivée des TpS dans les foyers a provoqué la baisse de la location de films vidéos, mais ils ont toujours réussi à se convertir », explique Ahmed. Il s'agit, selon lui, de s'adapter aux nouvelles technologies sans avoir à subir ou à fustiger ce qui, en réalité, vient faciliter l'accès à l'ouverture ou à la culture. D'ailleurs, s'il est vrai que la sélection de films ne se fait pas dès le départ, il arrive à un moment ou un autre où il va bien falloir la faire. « Chaque machine a ses propres limites. On ne peut stocker indéfiniment sur un ordinateur. Lui aussi sature. Et là, on est bien obligé de conserver ce que l'on préfère », explique-t-il. Le visage tourné vers l'avenir, Ahmed ne pleure pas l'absence de salles de cinéma ou de revues spécialisées dans le secteur. Il a son propre home cinéma à la maison et peut voir ce qu'il veut sans être dérangé. En vrai cinéphile, il chatte dans des forums des derniers films visionnés. De temps en temps, il télécharge un film et le grave ou le conserve sur son PC. « J'aime également acheter les DVD, car c'est toujours agréable de disposer de DVD avec une jaquette que l'on peut ranger dans sa bibliothèque. C'est vrai qu'avec le téléchargement, on peut tout avoir, mais ça prend du temps. Et autant profiter des prix des DVD. On a un film pour deux fois rien et de bonne qualité », poursuit Ahmed. Le téléchargement a de bonnes chances de finir la course mais il reste concurrencé par la vente du DVD ou du CD. Pour l'instant. Qu'en sera-t-il lorsque l'Algérie, entrée à l'OMC, ne pourra permettre la diffusion et la copie de ces supports sans le paiement onéreux des droits d'auteur ?

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