“L'Algérie et la Corée du sud sont deux partenaires stratégiques. Les Sud-Coréens doivent faire de leur mieux pour un meilleur transfert de leur expérience en matière de développement économique et faire plus d'efforts pour la création d'emplois et la formation de la jeunesse (pour le transfert de technologie, ndlr)”. C'est ce qu'a déclaré hier l'ambassadeur de la Corée du sud, Choi Sung-Joo, lors de la conférence qu'il a animée au Centre Echaab des études stratégiques, à Alger, relative à “l'expérience de développement économique sud-coréenne”. Le diplomate a également rappelé que l'année 2010 est importante à ses yeux, et coïncide avec l'année de célébration du 20e anniversaire d'établissement des relations entre son pays et l'Algérie. Dans ce cadre, il a annoncé son déplacement, aujourd'hui, à l'est du pays, plus précisément à Sétif, pour assister à l'inauguration de l'usine Samha résultant du partenariat entre la société sud-coréenne Samsung Electronics et le groupe algérien Cevital. M. Sung-Joo a, cependant, souligné que la firme sud-coréenne Hyundai, spécialisée notamment dans le domaine de l'automobile, n'est pas encore prête à prendre “la décision finale” de s'installer en Algérie. Dans son exposé, l'ambassadeur a révélé que la Corée du sud, membre de l'OCDE depuis 2009, a fait un bond gigantesque en l'espace de 4 décennies : alors que le PIB/habitant était de 82 dollars en 1960, celui-ci a grimpé jusqu'à 17 000 dollars en 2009. De “grands changements” sont aussi apparus au sein de la structure industrielle, ouvrant la voie à la construction navale, l'industrie automobile, l'électroménager, pour ne citer que ceux-là. Trois éléments majeurs ont contribué au “développement rapide” de son pays : la puissance des ressources humaines, le leadership dévoué et responsable, et les aides massives de la part de la communauté internationale, sans oublier le soutien des “pays amis”, dont les Etats-Unis. “La Corée du sud n'a pas de ressources naturelles ; c'est aussi un petit pays. La bonne éducation des générations est une question de survie”, a observé Choi Sung-Joo. Il a, par ailleurs, reconnu que les Sud-Coréens ont “imité” le cas japonais, en créant particulièrement des instituts extrascolaires “pour occuper les enfants”. Mais, cette “fièvre dans l'éducation” a néanmoins laissé des plumes chez les enfants qui, d'après un sondage récent de l'OCDE, se considèrent comme “les enfants les plus malheureux”. La réussite de l'expérience sud-coréenne a également fait des “victimes parmi les travailleurs”, puisque le gouvernement a opposé un niet à la création des syndicats et au “développement politique”, jusqu'à la fin des années 1970. “De part sa superficie et sa position géopolitique, la Corée du sud ne pourra pas devenir une puissance mondiale”, a révélé l'ambassadeur. Non sans signaler que son pays ambitionne d'être une “puissance économique” et de servir de modèle aux pays en développement.