Pas moins de 201 mineurs et 211 femmes sont impliqués dans le crime organisé. La nature de certaines infractions relevées, et dans lesquelles sont citées des personnes âgées de moins de 18 ans, donne matière à réfléchir. Cette frange de la population délinquante se constitue en associations de malfaiteurs. La tendance au crime, de manière générale a connu, durant le mois d'avril dernier, une escalade telle que les chiffres avancés par la Gendarmerie nationale en inquiètent plus d'un. À commencer par le phénomène des kidnappings. En effet, pas moins de 17 cas d'enlèvement ont été enregistrés en 30 jours, soit une moyenne de 1 rapt toutes les 36 heures. Et sur les 24 individus impliqués dans ces affaires criminelles, 5 femmes ont été incriminées avant qu'elles ne soient interpellées par les services de la Gendarmerie. Il y a quelques semaines, les enlèvements ont connu une sensible baisse surtout que les populations s'impliquent davantage dans la dénonciation et dans la lutte contre cette forme de crime et de chantage, sachant que les ravisseurs exigent des rançons aux parents de la victime, d'une part, et recourent souvent au meurtre dans le cas contraire, d'autre part. Il faut noter que les mêmes services ont réussi à élucider 14 cas d'enlèvement pendant que les 3 restants font l'objet d'investigations et de recherches. C'est dire que les services concernés s'imprègnent de plus en plus de ces situations qui exigent beaucoup de sang-froid et de concentration, mais surtout une adaptation aux cas de figure les plus extrêmes. Il faut, cependant, noter que ces enlèvements revêtent un caractère purement criminel et que, dans certaines situations, des disparitions sont assimilées à des rapts par les familles de victimes. Mais il y a aussi les viols qui ont également connu une croissance relativement comminatoire avec 18 cas durant la même période. Et si la Gendarmerie nationale a réussi à solutionner 15 cas liés à ces brutalités commises par des individus, tous de sexe masculin, il est à noter que les personnes âgées de 18 à 30 ans occupent la tête de ce sinistre hit- parade avec un pourcentage avoisinant les 90 %. Ces deux situations, à elles seules, renseignent sur la tendance gravissime de deux phénomènes qui sont pourtant criminalisés aux côtés de l'attentat à la pudeur, un autre fléau qui ne relève plus de simples faits délictuels. En ce sens, souligne-t-on dans le même bilan, 60 cas d'atteinte à la pudeur ont été constatés et qui ont vu l'implication de 3 femmes et 12 mineurs. Encore des mineurs, eux, qui se constituent de plus en plus en associations de malfaiteurs. Loin d'être cités dans des faits anodins, ce sont 13 impubères, sur les 158 individus appréhendés, qui ont été impliqués directement ou indirectement dans divers délits et crimes à travers leur liaison avec des gangs. Toutefois, cette frange est notamment citée dans les cas de vols et coups et blessures volontaires, avec respectivement 52 et 46 cas de figure qui se sont présentés chez les gendarmes. En revanche, fait-on remarquer, les 19 cas d'escroquerie enregistrés ont été quasiment solutionnés. Ce phénomène, instable sur le double plan évolution et cas de récidive, effraie davantage les victimes qui affrontent d'autres cas, quasi similaires, qui relèvent de l'abus de confiance. Ce sont 4 affaires qui ont été traitées durant le mois d'avril et qui ont conduit à l'arrestation de 4 personnes dont une femme. À ce lot de délits et de crimes s'ajoutent les 55 cas de menaces, verbales et directes ou via le téléphone mobile. Ces affaires généralement liées aux intimidations ont vu l'implication de 1 mineur et 2 femmes. Ce qui dénote de l'implication de ces jeunes personnes de sexe féminin dans des situations autrefois rarissimes. Cependant, lit-on dans le bilan exhaustif et chiffré de la gendarmerie, les phénomènes de violation de domicile (37 cas), les outrages (26), les racolages sur la voie publique (7), les homicides volontaires (23) et autres destruction et dégradation de biens (77) ont sensiblement diminué par rapport aux mois précédents. 5 000 enquêtes et 6 000 arrestations en 30 jours ! Au total, ce sont 5 000 enquêtes menées en 30 jours et qui ont abouti à l'arrestation de près de 6 000 personnes, dont 201 mineurs et 211 femmes, et 2 116 placés sous les verrous. Au plan de la lutte contre les stupéfiants, les gendarmes ont enregistré des résultats probants, comme l'indiquent les chiffres rendus publics par la cellule de communication au commandement de la Gendarmerie nationale (CGN). En effet, les saisies de kif traité, estimées à près de 3 tonnes, ont connu une sensible baisse comparativement aux mois précédents de l'année en cours. Autrement dit, la lutte tant au niveau de la frontière algéro-marocaine que sur les voies de communication a donné un coup dur aux réseaux de narcotrafiquants basés dans le rif marocain. En ce sens, si au niveau de la bande frontalière, les GGF ont récupéré 2 101 kg de cannabis, il est à signaler que ce sont 43 kg qui ont été rejetés par les vagues au niveau des plages de l'Ouest algérien, alors que les saisies opérées à l'intérieur sont estimées à quelque 765 kg de la même substance. Une nette baisse qui renseigne sur le travail en profondeur qu'effectuent les gendarmes sur le double plan opérationnel et renseignements. À ce sujet, sur les 285 affaires constatées, 357 trafiquants de drogue, dont des dealers notoires, sur les 448 arrêtés, ont été placés sous mandat de dépôt. Il y a lieu de préciser que la saisie de psychotropes (1 852 comprimés), de plants de cannabis (3 unités), d'héroïne (49 g) et de grains d'opium (79 g), a également connu une baisse remarquable grâce aux parades déployées par les mêmes services, notamment sur les axes routiers, les noyaux durs de la criminalité et les champs agricoles où des tentatives de culture de cannabis ont tout simplement avorté. Par ailleurs, et au plan de la contrebande, les gendarmes ont mené 434 opérations de lutte contre ce phénomène qui tend à prendre d'autres formes avec l'implication de jeunes âgés entre 18 et 30 ans. À ce propos, nous dit-on, ce sont 54 contrebandiers qui ont été mis sous les verrous sur les 127 interpellations opérées au niveau des bandes frontalières terrestres.