La manifestation a regroupé 810 exposants. On a enregistré la présence en force de la Turquie, l'Italie, la France, l'Espagne et du Portugal. Le 13e Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (13e Batimatec) a fini par devenir une tradition avec sa foule, avec ces dernières années, l'odeur persistante des projets de construction de logements et de travaux publics, à coups de milliards de dollars des programmes 2004-2009 et 2010-2014 du président de la République. Avec un peu plus de 810 exposants, 775 annoncés en premier en attendant les retardataires, dont près de 45% d'étrangers de toutes nationalités, Turcs (114 participants annoncés) et Italiens (63) qui ont monopolisé chacun un pavillon complet à eux seuls, Tunisiens (23), Français (64), Espagnols (37), Portugais (33), Chinois (19), Belges (11), Allemands (7), l'édition a amélioré ses records de participation précédents et justifie amplement l'organisation d'un salon spécialisé. Rien de nouveau, cependant, concernant les produits, les exposants n'ayant pas senti la nécessité d'en apporter de nouveaux ou bien les fabricants n'ayant pas senti la nécessité du déplacement à Alger. À peine de nouvelles gammes dans des produits devenus connus surtout ceux des nouveaux matériaux de construction, en aluminium, en plastique, entre autres. Pourtant, toutes les conversations tournaient autour de la date de la publication des avis d'appels d'offres des marchés publics, soit au moins 33 milliards de dollars de projets nouveaux devant être lancés en 2010, selon le budget de l'Etat. À vrai dire, les nouvelles gammes présentées ne manquent pas d'esthétique et de commodités : un exposant en a expliqué la raison par le fait que, de plus en plus, la plupart des projets de logements publics accordent une bien plus large place à l'esthétique, à la qualité des matériaux et à celle des constructions. “Cela fait tout de même quelque temps qu'on ne fait plus dans le mastoc. Vous n'avez qu'à voir les derniers logements publics construits et livrés aux familles, sans parler de la promotion immobilière privée. Aussi, même les curieux trouvent tout leur plaisir ici et posent des foules de questions”. Pas simplement les curieux, il y a aussi des “explorateurs” pour la plupart des étrangers dont des Asiatiques qui, l'air de rien, posent beaucoup de questions sur les produits présentés et services offerts, sur les quantités disponibles, sur d'autres éventualités, griffonnent discrètement quelques notes avec un maximum de documentation, et prennent rendez-vous pour une date ultérieure, en remettant une vague carte de visite. “Ce sont, explique-t-on, des délégués de quelques sociétés qui ont remporté des marchés publics et viennent examiner les possibilités d'en faire sous-traiter un lot ou partie de lot. Ils viennent également voir la possibilité de s'approvisionner en matériaux de construction aux meilleurs rapports qualité-prix et performances. Ils ne sont pas sectaires, peu importe la qualité d'étranger ou d'algérien de leur partenaire, ou la provenance des produits qu'il vend : l'essentiel pour eux est ce rapport qualité-prix et la rapidité ainsi que la durabilité de leurs approvisionnements”. Sectaires, qui au juste ? “Des Algériens, répond-on. Du secteur public et du secteur privé. À prix égal et même inférieur algérien, il y en a qui préfèrent importer ou exporter. Allez savoir pourquoi. On nous a beaucoup parlé de partenariat public-privé depuis 2000. Mais concrètement...” “En vérité, même le secteur public en souffre : à l'exemple de l'entreprise nationale de fonderie, qui a fait de gros efforts et en présentant des produits assez séduisants, mais qui n'arrive pas à écouler sa production. Ce qui est plus grave, car généralement, une bonne partie de sa production est constituée de bouches d'égout, et d'avaloirs et de caniveaux de toutes dimensions qui feraient le bonheur des collectivités locales pour leurs projets d'assainissement. Avec, en bonus, la qualité et l'esthétique”. Parmi le secteur public, on remarque également le retour de l'entreprise publique économique, connue sous la raison sociale, Entreprise nationale des matériels de travaux publics (Enmtpt), dont la création remonte à une trentaine d'années, avec un excellent palmarès qualité depuis.