Invités à l'occasion de la commémoration du 54e anniversaire de la grève des étudiants algériens le 19 mai 1956, les moudjahidines sénateurs Bouhara Abderezak et Drif Zohra Bitat ont animé dernièrement une rencontre avec les étudiants à la salle de conférences de l'université Larbi Ben M'hidi d'Oum El-Bouaghi. Se déclarant très rassuré et confiant pour l'avenir du pays, M. Bouhara a affirmé que “les sentiments l'emportent en pareille circonstance sur les faits de l'histoire”. Tout en relatant devant un parterre d'étudiants les péripéties de la grève de 1956, Bouhara rappellera qu'en dépit du nombre restreint d'étudiants algériens à l'université, ces derniers ont declenché le mouvement de boycott des examens, voire du système culturel colonial. Au sujet des conditions sociales de l'époque, l'orateur dira: “Du matelas de la maison à la hessira du maquis, nous avons engagé notre vie au service de la population opprimée par le joug colonial”. Pour sa part, Mme Zohra Drif Bitat affirmera : “En 1962, le pays était en ruine, il n'y avait ni Etat , ni traditions d'Etat dans la société algérienne, mais nous avons relevé le défi, car la déculturation et la dépossession des Algériens étaient les deux leitmotive de la colonisation.” Quant à la polémique enclenchée par certains acteurs de la révolution, Mme Bitat dira : “Nous vivons actuellement une période de déstabilisation de la société algérienne et des éléments fondateurs de la nation algérienne.”