Les sanctions que vient de décider la commission de discipline de la Fifa sont on ne peut plus clémentes envers une fédération que chaque ligne du communiqué officiel condamne. Une amende qui ne ruinera en rien les finances de ladite fédération, une sanction sous forme d'excursion de deux rencontres à moins de 100 kilomètres du Caire, c'est incroyable, mais absolument vrai. Des décisions beaucoup plus sévères pour des faits largement moins graves avaient été prises par l'organisme chargé de gérer le football mondial. Depuis le mois de novembre dernier, la Fifa nous fait courir, on peut dire que vraiment la montagne a accouché d'une souris. Que peut changer cette petite tape magnanime sur le cours des choses ? Ou pour l'avenir ? Ce n'est ni plus ni moins qu'un encouragement à recommencer puisque de sanction il n'y aura point, ou presque. Il n'y a désormais aucun risque à casser, saccager, menacer et s'abstenir de remplir ses obligations contractuelles de pays organisateur d'une compétition de la Fifa. Le risque ? Une petite tape sous forme de fessée qui ferait rougir de plaisir un bébé. Pour un organisme qui se dit lutter contre la violence, sous toutes ses formes, c'est un constat d'échec avéré, tant il y a contradiction entre les intentions et les actes. Même le carton rouge est, pour le cas, dépassé dans sa dimension d'instrument redoutable de sauvegarde de l'éthique, de la morale et des règlements. Cela mérite beaucoup plus. Une expulsion définitive, pour carence constatée, serait plus appropriée. Car quel crédit accorder encore, à un organisme qui fricote et banalise à ce point, des faits de banditisme dûment identifiés et prouvés ? La Fifa fait peu de cas d'un véritable guet-apens qui a vu des joueurs d'une sélection nationale être sauvagement attaqués, avec la couverture du pays hôte. Elle aurait pu économiser du temps et garder des énergies pour les prochaines (s')élections, en s'abstenant de prendre des décisions qui riment avec ridicule. Constatons que cela va en droite ligne avec les louvoiements et démarches délibérés pour laisser le temps s'écouler et réussir la banalisation de l'affaire. Car en fait en quoi le communiqué, nous ne nous permettons pas d'utiliser en pareil cas le mot sanction, changera le cours des choses ? Il est plus exact d'enregistrer que la Fifa s'est contentée de seulement gronder des gens, fidèle en cela, à sa ligne connue de deux poids, deux mesures.