Le président sud-africain, Jacob Zuma, est attendu aujourd'hui, à Alger, tard dans la nuit, pour prendre part demain aux travaux de la commission mixte algéro-sud-africaine qu'il co-présidera avec son homologue Abdelaziz Bouteflika. Début avril dernier, les travaux de la réunion préparatoire de la 5e session de la haute commission binationale de coopération algéro-sud-africaine ont été couronnés par la signature d'un procès-verbal portant sur l'engagement d'“identifier de nouveaux créneaux de coopération”. Les deux parties se sont félicitées “des progrès importants” réalisés par les différents groupes techniques qui constituent l'ossature de ce mécanisme de coopération et qui, au cours des travaux qui se sont déroulés, deux jours durant à Pretoria, ont impliqué les secteurs de la science et des technologies, de la culture, de la défense, de l'environnement et du tourisme, de l'agriculture, de l'Intérieur, du commerce, de l'industrie et des investissements. Dans ce cadre et outre les domaines-clés et les projets phare de coopération et de partenariat, ayant fait l'objet de discussions approfondies qui ont débouché sur des engagements fermes, les secteurs représentés se sont attachés à identifier de nouveaux créneaux qui feront l'objet de contacts ultérieurs. Cette réunion est préparatoire de la prochaine session de la haute commission binationale de coopération qui se tiendra, mardi à Alger, sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de son homologue sud-africain Jacob Zuma. La réunion, qui devrait faire le point sur la coopération bilatérale, sera l'occasion de mettre sur le tapis la question de l'entrée du géant sud-africain des télécoms, MTN, dans le marché algérien. La présence du patron de MTN au sein de la délégation sud-africaine confirme, donc, l'insistance de ce groupe pour racheter les parts de Orascom Telecom au sein de l'opérateur Djezzy. Même si le gouvernement algérien maintient sa position quant au droit de péremption dans des affaires de ce genre, et même s'il a laissé entendre que la revente des parts de Djezzy pourraient revenir à Algérie Télécom et des actionnaires privés algériens, il n'en demeure pas moins que la possibilité de voir MTN s'installer en Algérie, en lieu et place de OTA, reste de mise. En fait, le gouvernement algérien ne s'oppose pas au groupe sud-africain, mais à l'idée de voir le groupe Orascom refaire le coup de la revente des cimenteries au français Lafarge, en engrangeant des bénéfices mirobolants sur le dos du trésor public algérien. Outre ce dossier de l'heure, les deux parties devraient débattre des projets communs, notamment en ce qui concerne la coopération dans le domaine du nucléaire civil, mais aussi de l'état d'avancement du projet de liaison par fibre optique entre Johannesburg et Alger, via Abuja. Les Sud-Africains sont, pour rappel, présents en Algérie, dans plusieurs projets d'investissement, notamment dans le secteur des mines, où ils contribuent à l'exploitation de l'or de Amesmessa, dans la wilaya de Tamanrasset. Les deux pays, initiateurs du Nepad, devraient coordonner leurs positions en prévision du sommet France-Afrique devant se tenir au début du mois de juin à Nice, en France. La convergence des points de vue en ce qui concerne les questions internationales, leurs liens historiques et leur rôle de leadership régional dont jouissent les deux pays sont autant d'atouts qui plaident pour le renforcement des relations bilatérales et la concrétisation des projets de coopération.