Des médecins, des chirurgiens-dentistes et des infirmiers sont, depuis plusieurs années, affectés par la direction de l'EPSP dans des UDS (unité de dépistage et de suivi) et dans la médecine scolaire pour assurer des prestations médicales qui se révèlent, journellement, d'une grande efficacité à travers les établissements scolaires des trois cycles. Il faut dire que toutes les daïras de la wilaya de Tizi Ouzou sont pourvues de ces unités qui assurent des tournées régulières à travers les établissements scolaires, des consultations en vue de dépister d'éventuelles maladies et des signes cliniques qui prédisposent aux affections que l'on considère, aujourd'hui, comme révolues. Il faut avouer qu'à l'instar des autres daïras de la wilaya de Tizi Ouzou et plus loin encore, à travers tout le territoire national, la situation de la santé scolaire n'est guère reluisante au niveau des régions défavorisées. Une simple lecture d'un bilan annuel, d'une quelconque région, montre combien le dénuement peut être le vecteur de nombreuses affections touchant toutes les spécialités médicales. Il est recensé, annuellement, de nombreuses pathologies, notamment celles liées à la filière ORL (oreille-nez-gorge) et bucco-dentaire, à la dermatologie, à l'ophtalmologie, à la pneumo-phtisiologie, à la traumatologie (déformation de la colonne vertébrale) et de nombreuses autres pathologies qui expliquent les difficultés scolaires chez les uns et les troubles de comportement chez les autres. Myopie, strabisme, bégaiement, carie dentaire, gale, rhinite chronique, troubles de l'audition, etc. Des pathologies qui échappent à l'attention des parents qui, force est de constater, dès lors qu'on les informe du mal dont souffrent leurs enfants, parviennent à expliquer leur comportement. Parfois, il faut avoir recours à des psychologues quand ils sont disponibles et qui doivent s'adresser aux parents des enfants quant à la nécessité d'une sérieuse prise en charge. Il faut savoir que les équipes médicales ne divulguent pas, à tous les vents, les maladies dont souffrent les enfants. Seul le chef d'établissement est tenu informé, et c'est lui-même qui se chargera d'informer les parents. Si les UDS répondent aux normes exigées par la circulaire interministérielle de 1994, il faut reconnaître l'existence d'un déficit en médecins dans certaines régions et que dans d'autres, on a recours à des personnels médicaux puisés du pré-emploi. Ces derniers, qui exercent sous contrat, entraînent des passages à vide après la fin de leur contrat et leur remplacement ne se fait pas dans l'immédiat. Il faut également évoquer le déficit en matériel et, quelquefois même, en moyens de transport. Des facteurs qui rendent difficiles les actions des équipes médicales, particulièrement sur les hauteurs de ces montagnes aux chemins escarpés. Autre facteur lésant la mission des équipes médicales de médecine scolaire, c'est l'absence totale, dans les établissements scolaires, de salles de soins répondant aux normes requises. C'est dans des débarras poussiéreux et couverts de toiles d'araignée que les médecins et les dentistes s'installent pour effectuer leurs consultations. Est-il possible de pratiquer des vaccinations dans des lieux insalubres ? Enfin, ne faudrait-il pas penser à mettre, dans chaque établissement, un infirmier pour prendre en charge, quotidiennement, tous les bobos qui pourraient survenir dans le milieu scolaire ? Un autre moyen de créer des postes budgétaires dans un environnement entièrement fermé à l'emploi.