La situation de la santé scolaire dans la wilaya n'est guère reluisante. Elle est qualifiée même de catastrophique au niveau des régions défavorisées. La lecture du bilan de l'année scolaire 2007-2008, présenté lors de l'émission radiophonique Forum par Yasmina Haïchour, coordinatrice des unités de dépistage et de suivi (UDS) auprès de la direction de la santé et de la population laisse perplexe. Les médecins, chirurgiens dentistes et autres psychologues ont recensé 21 pathologies et troubles divers chez les enfants scolarisés, dont 14 153 souffrent de rhinite chronique ; plus de 10 000 d'entre eux ne présentent pas de trace de vaccin BCG. Le rapport des activités des différentes UDS avance le chiffre de 7 916 enfants présentant des difficultés scolaires et autres troubles du comportement, nécessitant une sérieuse prise en charge. Le défaut d'hygiène et les conditions de vie difficiles dans certains milieux défavorisés ont été à l'origine de 475 cas de gale et 519 autres de pédiculose. « Ce sont des cas que nous avons pris en charge en urgence pour éviter toute propagation au même titre que 9 cas de tuberculose soignés », a affirmé Yasmina Haïchour qui cite, par ailleurs, des cas d'enfants atteints de maladies chroniques avec 661 asthmatiques, 202 diabétiques et 237 épileptiques. « Si les UDS répondent aux normes exigées par la circulaire interministérielle de 1994, le déficit en équipements et l'absence de moyens de transport sont autant de facteurs qui rendent difficile le travail des équipes médicales, notamment dans les zones éloignées », a précisé la coordinatrice des UDS qui ajoutera que « dans bon nombre d'écoles et faute de salles aménagées, les élèves sont examinés dans les des classes, chose que les parents refusent ». Sur les 44 UDS de la wilaya, deux seulement sont équipées de fauteuils dentaires, alors que la couverture dans les communes demeure toujours déficiente. Selon les chiffres de la direction de l'éducation, la moyenne dans la wilaya est de une UDS pour 4 355 élèves, mais il se trouve que dans certaines communes le taux soit d'une UDS pour 10 000 élèves à l'instar de Didouche Mourad. Malgré le renforcement des équipes en médecins, chirurgiens dentistes et en personnel paramédical, les UDS accusent toujours un manque important en psychologues au vu des besoins exprimés par les élèves et leurs parents. Seuls 25 psychologues continuent d'exercer dans des conditions difficiles, contre 52 médecins et 49 chirurgiens dentistes, alors que le recours aux services des praticiens dans le cadre de la formule du pré-emploi a cessé au mois de décembre dernier faute de crédits pour assurer les salaires.