Le problème de l'enfance abandonnée constitue un sérieux obstacle pour l'harmonie de la famille et un embarras récursif de société. À Tlemcen, comme du reste à travers tout le pays, ce phénomène de naissances adultérines interpelle plus que jamais les magistrats et les responsables du département de la Solidarité nationale pour une plus grande célérité dans son approche et sa prise en charge. Pour répondre à ce besoin vital de protection de l'enfance, la pouponnière de Tlemcen Dar el Hadana, créée en 1970, à l'instar de celle de Marset Ben M'hidi, à la frontière ouest du pays, accueille chaque mois en moyenne une vingtaine d'enfants abandonnés dans la tranche âgée jusqu'à six ans environ, recueillie pour la plupart auprès des hôpitaux et quelquefois (les cas sont rares) lorsque des familles aux faibles revenus viennent spontanément remettre leurs enfants aux services de la protection sociale pour un réconfort matériel et financier de leur progéniture. Ces enfants restent en général moins de trois mois au niveau de la pouponnière avant d'être placés dans une famille qui en a manifesté l'intention et ceci après avoir satisfait à l'entretien dirigé par la psychologue, responsable de la pouponnière, Mme Aïssat Mamoune. Cette dernière souligne l'intérêt exprimé par de nombreuses familles pour le recueil des enfants en bas âge surtout chez les couples dont l'épouse est stérile et qui par conséquent n'ont pas eu le bonheur d'être entourés par la chaleur humaine et conviviale d'un enfant. Elle a ajouté qu'une commission d'enquête sociale spécialisée étudie tous les dossiers de demandes d'adoption qui lui sont soumis selon des critères rigoureux avant de rendre sa décision définitive, positive ou négative, selon les cas. Les parents ayant opté pour l'adoption selon la formule de la kafala et répondant aux normes requises sont au préalable sensibi lisés quant à la conduite de l'éducation à prodiguer à l'enfant recueilli afin que ce dernier ressente la douceur de la cellule familiale. Le directeur des affaires sociales, Bellifa Boumediène, a déclaré, quant à lui, que la pouponnière financée par les pouvoirs publics rend un grand service quant à la prise en charge de l'enfance abandonnée afin d'offrir à l'enfant privé de sa mère biologique un espoir de vivre dans un environnement familial naturel. Il a aussi indiqué que les demandes d'accueil des enfants émanent non seulement des nationaux mais aussi de l'émigration particulièrement celle installée en France qui manifeste son intérêt à prendre totalement en charge les bébés des deux sexes en s'engageant à les entourer de la tendresse à laquelle ils aspirent tant.