Le député Mohamed Benhamou, président de la commission des transports à l'Assemblée populaire nationale, a indiqué hier lors d'un point de presse à Tlemcen : « Nous avons demandé une conférence nationale en plénière à l'hémicycle sur le phénomène des harraga en présence des spécialistes de la question, psychologues, sociologues, magistrats, avocats, services de sécurité, élus et pouvoirs publics. » Tlemcen : De notre bureau L'élu du peuple, qui qualifie le phénomène de « suicide collectif dont sont victimes toutes les franges de la société de Annaba à Ghazaouet », dit, en outre, qu'il n'est pas normal que dans un pays riche avec des mégaprojets, les jeunes continuent de se tuer pour un paradis illusoire. « Pourquoi nos jeunes font-ils ça ? Elles sont plus de 1000 personnes à avoir péri en mer, plus d'un millier sont portées disparues et de nombreuses familles endeuillées », et de s'interroger : « Pourquoi les responsables, et j'en ai cette impression, continuent-ils à considérer ce sujet dramatique comme un tabou et refusent d'en débattre sérieusement », avant de préciser : « Je traite ce sujet depuis 2005, depuis la journée sur le droit maritime que j'ai organisée à Ghazaouet et jusqu'à aujourd'hui, trois ans plus tard, les choses ne font qu'empirer. » Et d'ajouter : « Nous sommes en train de minimiser et de banaliser le sujet, comme nous l'avons fait avec le terrorisme. » M. Benhamou clame, enfin, une prise en charge du phénomène par les hautes instances de l'Etat et interpelle le président de la République : « La place de nos jeunes est dans leur pays, l'Algérie, et nulle part ailleurs. Ensemble, nous construirons le pays. »