BECHAR À quand la prise en charge des mères célibataires ? Le phénomène des mères célibataires prend des proportions alarmantes au sud du pays. Les femmes qu'on appelle aussi filles-mères sont souvent chassées par leurs familles. Reniées, elles n'ont aucune autre issue sauf se réfugier dans une autre ville pour accoucher en cachette. Les raisons principales de ce drame sont à la fois d'ordre moral, social et économique. Souvent des jeunes filles, espérant le mariage, se laissent entraîner dans une relations douteuses qui finit pas un engrossement et par une naissance illégitime. Dans la plupart des cas, le père n'assume pas ses responsabilités en refusant de reconnaître la paternité de l'enfant. Il y a aussi des filles victimes du terrorisme, violées, elles fuient leurs villes natales pour venir s'installer dans cette région du sud. On compte aussi dans cette catégorie de personnes, les filles mariées sans acte officiel. Ce phénomène qui prend de l'ampleur donne lieu à ce qu'on appelle communément “l'enfance abandonnée”. Dépourvue de chaleur parentale, ces enfants sont condamnés à vivre en marge de la société, privés même d'un nom de famille. RACHID ROUKBI EL HADJADJ (CHLEF) Le SOS des habitants de Melha Situé à quelques encablures du chef-lieu de la commune d'El-Hadjadj, dans la daïra d'Ouled Ben Abdelkader à Chlef, et à vol d'oiseau des monts de l'Ouarsenis, le douar Melha semble jeté aux oubliettes depuis belle lurette. “Vous êtes venus voir qui et quoi ? Nous sommes dépourvus de tout et nous ne disposons de rien. Même la terre que vous voyez et sur laquelle nous vivons depuis que nous existons ne nous donne absolument rien. Elle est naturellement aride et cette aridité nous condamne et nous oblige à faire face au spectre de la misère et de la pauvreté à tous les niveaux”, diront d'emblée les 69 habitants que compte ce village. Ces mêmes habitants ont beaucoup parlé des difficultés qu'ils rencontrent au quotidien, de leurs préoccupations et de leur douleur qui prennent continuellement de l'ampleur au fil des années. Ils enchaînent : “Notre localité ne dispose d'aucune infrastructure sanitaire, et face à cette désolante situation, nos malades ne font que crever avant d'être évacués vers le centre de santé se trouvant à Ouled Ben Abdelkader. Quant aux routes qui mènent ici comme vous le constatez, elles sont toutes impraticables puisqu'entièrement dégradées.” Les problèmes relatifs au chômage, à l'habitat rural et au manque de chauffage au niveau de l'unique école primaire dans le douar, entre autres, ont été également évoqués par nos interlocuteurs qui comptent beaucoup sur les engagements de M. Mohamed Ghazi, wali de Chlef, qui s'est rendu dernièrement dans la région. AHMED CHENAOUI