Le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld, a déclaré lundi que le très controversé ministre des Affaires étrangères et chef du parti d'extrême droite Israël Beitenou, Avigdor Lieberman, devrait être accusé d'abus de confiance dans le cadre de ses fonctions. Des investigations ont été menées et ont montré, entre autres, que l'intéressé a tenté de perturber une enquête sur ses relations d'affaires. La police soupçonne un ancien ambassadeur d'avoir averti Lieberman en 2008 qu'une enquête était diligentée en Belarus concernant ses comptes bancaires et le blanchiment d'argent dont il se serait rendu coupable. L'ambassadeur, Zeev ben Arieh, est confondu d'avoir remis à l'intéressé des documents confidentiels liés à une affaire dans laquelle Avigdor Lieberman est accusé de blanchiment d'argent, de corruption et d'entrave à la justice. Quand il a accédé au portefeuille des Affaires étrangères en 2009, Avigdor Lieberman a nommé Ben Arieh comme conseiller politique dans son ministère. Au mois d'août dernier, la police avait déjà demandé l'inculpation du chef de la diplomatie israélienne dans une affaire concernant le versement occulte de 2,5 millions de dollars, via des comptes bancaires et des sociétés écrans, pour le financement des campagnes électorales d'Israël Beitenou. La police israélienne a donc recommandé à la justice de mettre en examen le ministre des Affaires étrangères et son conseiller politique. Cette recommandation est la première étape d'un processus susceptible de conduire à l'inculpation des intéressés. La balle est dans le camp du procureur général d'Israël. Il doit décider de suivre ou non les recommandations de la police, mais il peut mettre plusieurs mois avant de se prononcer. La même démarche de la police au cours de l'été dernier n'a pas abouti, ce qui laisse croire que le procureur général pourrait de nouveau mettre le coude sur le dossier. À rappeler que le parti ultranationaliste et anti-arabe d'Avigdor Lieberman a surpris tous les observateurs à l'issue des dernières législatives en remportant 15 sièges à la Knesset, devenant ainsi la troisième force du pays derrière les centristes de Kadima et le Likoud, mais devançant les travaillistes. En désignant Lieberman à la tête de la diplomatie israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a surpris et exaspéré adversaires et partenaires, tant le rapport de l'intéressé à la diplomatie est pour le moins hypothétique, étant plutôt connu pour ses positions tranchées et ses déclarations fracassantes. Depuis son entrée en fonction, il a déjà été à l'origine d'une crise diplomatique avec la Turquie et ses rares déplacements à l'étranger ont régulièrement donné lieu à des manifestations hostiles.