Le tout nouveau ministre de l'Intérieur, qui vient à peine d'étrenner son poste, veut aller très vite. Hier, à l'occasion de l'inauguration de la Foire internationale d'Alger, il a esquissé, à grands traits, les projets qui jalonneront sa feuille de route, avec en priorité la finalisation des réformes politiques et institutionnelles que son prédécesseur n'a pas pu mener à terme. Et il promet que les programmes et plans d'action qui naîtront de ces réformes devront être exécutés “dans les meilleurs délais”. Dans l'immédiat, explique, Dahou Ould Kablia, il s'agira de finaliser les codes communal et de wilaya, qui traînent depuis des années, faute de consensus politique entre le ministère de l'Intérieur et les partis politiques, qui revendiquent une plus grande marge de manœuvre à leurs élus. L'autre réforme “importante”, aux yeux du ministre de l'intérieur concernera l'amendement de la loi sur les partis politiques, les associations et le régime électoral. C'est encore là un projet cher à Noureddine Yazid Zerhouni, sacrifié sur l'autel de priorités plus urgentes. Dahou Ould Kablia n'a pas donné de précision sur le contenu de ces réformes, visant à restructurer l'échiquier politique et associatif. Néanmoins, on peut se demander dans quel sens les lois qui sont actuellement en vigueur vont évoluer. S'agira-t-il, à travers un nouveau régime électoral et une nouvelle loi sur les partis, de poser déjà les jalons politiques de l'après-Bouteflika ? À côté de ces chantiers à caractère éminemment politique, d'autres réformes plus techniques sont également énoncées par Ould Kablia dans le cadre de ce qu'il appelle “l'examen et l'étude de dossiers de gestion administrative pure”. En particulier le “problème crucial” de l'état civil dont la numérisation préconisée et, bien sûr, le dossier du passeport et de la carte d'identité biométriques. Sur ces dossiers qu'il a qualifiés de “difficiles et complexes”, le ministre de l'Intérieur indique que des équipes expérimentées sont à pied d'œuvre pour être au rendez-vous des échéances fixées. “Je ne me fais pas encore une opinion complète sur les aspects techniques de ces projets, mais pour ce qui est de l'environnement général lié à sa mise en œuvre par la partie ciblée, à savoir les citoyens, je me dois de vous dire que M. Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier ministre, et alors qu'il était à la tête du ministère de l'Intérieur, a pris acte, dernièrement, des lourdes contraintes rencontrées et soulevées par ces derniers, en décidant d'apporter des allègements aux procédures initiales, allègements que je compte conforter et compléter”, a-t-il expliqué. Le troisième volet du programme sera, en fait, la prise en charge des préoccupations qui se sont fait jour au cours des premières réunions entre le ministre et les cadres de son département. Il s'agit en particulier des questions qui concernent les statuts des structures sous tutelle. Ould Kablia a mentionné, à ce sujet, le statut des personnels des Collectivités locales, celui de la Sûreté nationale, de la Protection civile ou des Transmissions, assurant que ces questions feront l'objet de toute son attention. À ce propos, il a annoncé la mise en place d'une cellule spéciale d'animation pour “accompagner des projets importants de développement arrêtés au titre des plans sectoriels du ministère et des plans communaux de développement, aussi bien pour le programme en cours que pour l'ambitieux plan 2010-2014 récemment adopté”. Evoquant les questions sécuritaires, il a indiqué que des réunions sont d'ores et déjà, pour “un large débat sur les pistes de travail et les moyens indispensables à une bonne prise en charge des graves questions de sécurité dont l'évolution est un sujet de préoccupation permanente des citoyens”, a-t-il souligné. M. Ould Kablia a estimé que, dans tous les cas de figure, il s'agit moins, pour le moment, d'un programme arrêté et planifié, que d'un “canevas de travail transitoire qui permettra de dessiner et approfondir un véritable plan d'action”. Ce plan d'action “sera enrichi, au fur et mesure, par de nombreux contacts, y compris en dehors de la sphère gouvernementale, avec les partis, les élus, les représentants de la société civile, afin de répondre de la manière la mieux indiquée aux attentes et aspirations des citoyens”, a-t-il conclu.